« C’est bizarre de fumer là-dedans. On a l’impression d’être en cage, mais bon le bar est plus respirable donc finalement ce n’est pas si mal ». C’est par ces mots que Pascal décrit son passage dans une cabine pour fumeur avec extraction de fumée. Avec un coût d’environ 18 000 €, ce nouvel appareillage, destiné à faire respecter la loi anti-tabac, reste une exception parmi les bars toulousains.
_ Alain, patron d’un pub du centre ville, est un des seuls a avoir choisi d’installer une cabine transparente de 9 mètres cube pouvant accueillir au maximum huit personnes à la fois. « Je n’ai pas de terrasse et je ne veux pas avoir de plaintes pour tapage nocturne, c’est la raison pour laquelle j’ai décidé de faire ces travaux. Il est un peu tôt pour apprécier les répercussions sur la consommation de mes clients. Depuis le 1er janvier, les gens semblent s’adapter, même s’il y a quelques râleurs », déclare ce cafetier soucieux de la tranquillité de son voisinage. D’ailleurs, les adeptes de la cigarette sont prévenus. En cas de non utilisation de la cabine, ils se verront définitivement radiés de l’établissement.
Les gens sont obéissants et vont fumer dehors
Mais dans la plupart des bars et autres cafés de la ville, la nouvelle attitude à prendre pour les fumeurs est de sortir prendre l’air s’ils veulent s’en griller une.
_ Pour Alain, gérant d’un café populaire du centre, la nouvelle loi anti-tabac n’entraîne pas, pour le moment, de baisse d’affluence. « Il y a un peu moins de monde le soir mais la journée on voit apparaître une nouvelle clientèle, celle des enfants accompagnant leurs parents ». Néanmoins, le patron du bar reste inquiet, mais pour une autre raison. « A cause du manque de place et de leur manque d’esthétisme, il n’est pas question, en ce qui nous concerne, d’installer ces nouvelles cabines. De toute façon, les clients sont obéissants et vont fumer dehors, c’est là que se pose le problème du tapage nocturne. En hiver, les gens sont moins enclins à sortir, mais j’ai peur pour cet été », souligne le cafetier anxieux.
_ Enfin, l’interdiction de fumer dans les bars ne satisfait pas seulement les non-fumeurs mais aussi les serveurs. « Moi, je suis fumeuse donc ça m’embête un peu de sortir à chaque fois. Mais il faut reconnaître que maintenant le bar est moins sale, il y a donc moins de ménage » témoigne Elea, jeune barmaid.
_ Si la transition ne se fait donc pas sans quelques petits soucis, il semble que clients comme patrons de bar se fassent petit à petit à ce changement…