Alors que le projet courrait depuis plusieurs mois, le jury national des initiatives d’excellence (Idex) a rejeté, le 19 mars dernier, une nouvelle candidature toulousaine. Dès le lendemain, l’université du Mirail a été placée sous tutelle par le gouvernement.

Moins d’un mois après avoir visité les cinq sites universitaires candidats à l’Idex, le jury a rendu sa décision, recalant le projet toulousain au motif d’un « manque d’adhésion de tous les acteurs ». Ce label représentait une somme d’environ 25 millions d’euros supplémentaires par an pour l’université fusionnée.

Alors que des villes comme Montpellier ou Bordeaux l’ont obtenu, c’est le deuxième échec de Toulouse à obtenir ce label, malgré un projet ambitieux de fusion des universités Paul-Sabatier, du Mirail et de deux écoles d’ingénieurs, l’Insa et l’INP.

Une vive opposition

Mais ce projet était loin de faire l’unanimité dans le milieu universitaire toulousain : l’université Capitole ayant refusé de s’y associer. La mobilisation menée par des personnels et étudiants du Mirail depuis le début du projet, qui s’est fortement accélérée depuis deux semaines, a peut être elle aussi pesé dans la décision.

Ce n’est pas l’avis de Philippe Raimbault, président de l’université fédérale et à la tête du projet, pour qui il s’agit d’une « grande déception ». Alors qu’une réunion devait se tenir le 26 mars avec Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, il espère qu’une solution alternative sera trouvée.

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En attendant, l’université du Mirail a été déclarée « ingouvernable » par la ministre et placée sous tutelle. Tous les organes de décision, y compris le Conseil d’administration, ont ainsi été dissous. L’administration provisoire a été confiée à Richard Laganier, ancien président de l’université de Guyane, et des élections anticipées devraient être organisées.

Tom Binet