Car-jacking, conduite sous l’emprise de stupéfiants et d’alcool et enfin violence envers des policiers. Cette affaire ressemble à une scène ultra-violente tirée du film Scarface, c’est pourtant bien à Blagnac qu’un homme de 39 ans s’en est pris à une dame pour lui voler son véhicule, avant d’être interpellé (non sans mal) par la police. 

Les faits se sont déroulés ce vendredi 25 janvier, à Blagnac. Il est environ 17 heures, dans la rue Pasteur quand un homme pénètre dans la voiture d’une dame de 55 ans, lui ordonnant de descendre de son véhicule. La dame refuse, l’homme la tire par le bras pour la jeter violemment, elle tombe au sol et se blesse au poignet. Suivant son instinct de survie, la victime a le réflexe de vouloir récupérer ses affaires, dont son téléphone et son ordinateur portable. Elle se réintroduit donc dans le véhicule par la porte arrière pour récupérer ses affaires, l’homme l’a voit et tente de l’en empêcher en tirant son sac à main. Ayant récupéré ses affaires, elle saute du véhicule alors qu’il vient de démarrer. Elle déclare par son avocat (étant absente à cause du choc psychologique) : “J’ai eu très peur pour ma vie, j’ai sauté du véhicule lorsqu’il était en marche, je ne voulais pas rester plus longtemps avec cet homme.”.

Prévenus par la victime, les policiers de Colomiers retrouvent le véhicule une trentaine de minutes plus tard et tentent de l’interpeller. L’homme commet un refus d’obtempérer, met délibérément un coup de volant pour abîmer la voiture des policiers et blesser légèrement les agents. Finalement, et après qu’un officier ait pointé son arme en direction de l’agresseur, il finit par être interpellé, bien qu’il continue à se débattre. 

Alcoolisé et positif à la cocaïne

Pour étayer encore un peu plus la comparaison avec Tony Montana dans Scarface, l’homme a été contrôlé positif à la cocaïne et positif au test d’alcoolémie avec 0,77g d’alcool par litre de sang. Le regard fixe en direction de la juge, le prévenu s’appuie d’ailleurs sur ces faits pour expliquer qu’il était dans un état second. Il déclare “J’ai eu un trou noir, je ne sais pas ce qui m’est arrivé, je ne suis pas quelqu’un de violent.” Sur ces mots, la salle d’audience numéro 4 du Tribunal de Toulouse frémit. “Pas violent”, tout le monde se regarde avec stupeur, le mot semble particulièrement mal choisi. 

La défense dénonce un procès d’intention

L’avocat des policiers agressés argue un long moment sur la tournure qu’aurait pu prendre cette affaire, “un officier aurait bien pu passer sous les roues et se faire écraser, c’était pareil”. C’est précisément sur cette potentialité que les avocats se confrontent, l’avocat du prévenu reprochant l’invention de ces hypothétiques scénarios et réclamant de se contenter aux faits stricts.  

Un individu condamné pour la 21e fois

Un autre élément intéressant de cette affaire est le casier judiciaire de l’agresseur. Depuis 2007, l’homme a été condamné 20 fois, pour des faits de violence aggravée, de trafic de drogue, vol avec effraction, ou encore association de malfaiteurs. Il semble donc cocher toutes les cases du délinquant récidiviste. 

Après plus de 40 minutes de procès, le verdict tombe. Quatre ans de prison ferme. Il doit également verser 3 100 euros à la dame de 55 ans (dégâts matériels sur la voiture et dommages psychologiques) ainsi que des sommes comprises entre 600 et 1200 euros pour les quatre policiers. 

Crédits photo : Marco Cunill