A Toulouse, le nombre de concept store, de boutiques vintage et de friperies ne cesse d’augmenter. A l’origine, ces enseignes proposaient des vêtements et accessoires de seconde main pour les petits budgets et les amateurs de vintage. Aujourd’hui, le concept évolue, et avec lui, les prix des produits. 

Prise de conscience écologique, pièces uniques ou hausse des prix du neuf, sont autant de raisons qui poussent les consommateurs à se tourner vers le marché de la seconde main. D’après l’Institut français de la mode, 40% des Français ont acheté au moins un vêtement ou un accessoire d’occasion en 2019. A Toulouse, des dizaines de friperies sont aujourd’hui présentes, dont trois pour la seule rue Saint-Rome parmi lesquelles Green Vintage. Juliette Lasserre y est vendeuse depuis un an, et affirme que « la large gamme de produits » permet de séduire une clientèle très vaste. « On a des basiques comme les jeans Levi’s, mais aussi des vêtements plus atypiques comme les eggy pants d’inspiration japonaise », soutient la jeune femme. Vincent, habitué de la fripe, ajoute qu’« il vaut mieux taper dans de l’ancien pour être original ». Si les prix affichés restent nettement inférieurs à ceux des articles neufs (29€ pour un jean Levi’s d’occasion au lieu de 100€), ils semblent avoir nettement augmenté depuis plusieurs années.

C’EST CHER DE CHINER ? 

Friperie est souvent synonyme de bonnes affaires. Pourtant, certaines boutiques de seconde main proposent des articles jugés trop chers. Selon Sarah, une cliente de la boutique The Purples, « des magasins vintage augmentent leurs prix en jouant sur la tendance ». A cela s’ajoute l’évolution du marché, et l’augmentation globale des charges qui pèsent sur ces enseignes. Si Thobias Rees-Evans, gérant de Rétro Futur, concède que ses produits « ne sont pas accessibles à tout type de clientèle », il justifie cela par leur qualité et leur rareté. A l’inverse de la fast fashion, qui propose des articles qui se ressemblent, la seconde main permet de trouver des pièces originales, uniques, et qui ne sont plus produites. A Argile Studio, friperie et atelier de création, Marion Loste met en avant des vêtements issus « au maximum de matières naturelles : la soie, le coton et la laine ». Avec la volonté de participer à un mode de consommation plus éco-responsable, les prix affichés poussent selon elle « à réfléchir avant d’acheter, pour être sur de porter souvent l’habit ». 

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La boutique Green Vintage, située au 20 rue des Changes. Crédits : @green.vintage.toulouse

Un concept qui évolue

L’image des boutiques vintage nous renvoie à des bacs d’habits plein à ras bord, dans lesquels il fallait fouiller énergiquement pour dégoter la perle rare. Ce temps est désormais révolu, et beaucoup de friperies se métamorphosent en magasins de prêt-à-porter. Juliette Lasserre, interrogée plus tôt, décrit ce « nouveau concept » qui émerge. « Les friperies sont beaucoup plus épurées, avec une vraie identité visuelle, qui permet de nous identifier ». En effet, dans la boutique Green Vintage les habits sont présentés avec soin sur des portants, triés par couleur et par genre. La décoration et le mobilier sont choisis pour créer une ambiance assez remarquable. L’évolution du modèle des friperies passe aussi par des idées innovantes. Marion Loste, responsable chez Argile Studio, explique en effet que « les articles sont stylisés, retapés, remis au goût du jour pour plaire à la clientèle ». Si les friperies étaient principalement fréquentées par des personnes aux styles assez atypiques, « tout le monde peut aujourd’hui s’habiller avec de la seconde main ». Ainsi, de plus en plus de consommateurs se dirigent vers le marché de l’occasion. En 2010, seulement 4% de notre armoire était constitués d’habits de seconde main. Ce chiffre grimpe à 9% en 2020, et pourrait atteindre les 18% en 2030, selon certains spécialistes.