Près de 2000 salariés d’Astrium ont manifesté le 6 février, devant le siège de leur maison mère, Airbus Group, à Blagnac, pour dénoncer le plan social prévoyant près de 400 suppressions de postes. Un situation paradoxale au vu des résultats du groupe.

« Tom m’a tuer ». Tel est le slogan que l’on pouvait lire sur certaines pancartes des salariés d’Astrium, venus manifester jeudi 6 février devant le siège d’Airbus Group à Blagnac. En référence à Thomas Enders, président exécutif d’Airbus Group depuis le 31 mai 2012, responsable selon eux du plan de réduction des effectifs.

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En cause, l’annonce de la suppression de 5800 postes au sein du groupe européen, dont près de 1070 pour la seule filiale Astrium. Sur le site toulousain du Palays à Labège, ce sont aujourd’hui 396 emplois qui sont menacés. Les salariés, appelés à se réunir par l’intersyndicale CFE-CGC, CFDT, CGT, FO, CFTC, ont dénoncé, au micro d’Univers-Cités, une situation « incompréhensible » :

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Depuis le 1er janvier 2014, la nouvelle division Airbus Defence and Space (ADS) regroupe les anciennes filiales Cassidian, Astrium et l’activité avions de transport militaire d’Airbus.
Pour les salariés, ce plan de départs n’est que le résultat d’une réorganisation fonctionnelle du groupe et de l’association entre une filiale excédentaire, Astrium et déficitaire, Cassidian. Dans le secteur du spatial où les commandes affluent, alors que la profitabilité de la filiale est à son meilleur, les salariés ne comprennent pas les raisons d’un tel plan qui n’a selon eux, aucune raison économique.

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Le plan social voulu par la direction devrait néanmoins s’étaler dans le temps : mobilités, plans de départs anticipés à la retraite, départs volontaires, mais également des licenciements.
Pour certains, cadres ou ingénieurs travaillant à Astrium depuis des années, c’est la première descente dans la rue, la première manifestation, ce qui montre leur incompréhension face à ces mesures dans un secteur qui ne connait pas la crise.
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Reportage d’Arnaud Roy et Florian Cazzola pour Univers-Cités.