Trois semaines après le titre européen remporté par l’équipe de France de handball face à l’hôte danois, l’arrière-droit du FENIX, Valentin Porte, qui a participé à l’aventure, se confie sur l’évolution de son statut et de sa popularité à Toulouse. Entretien.

Membre de l'équipe de France championne d'Europe au Danemark, Valentin Porte reste serein. « Univers-Cités » : Vous avez été la révélation de l’Euro 2014. Avec vos performances, estimez-vous être un pilier de l’équipe de France ?
Valentin Porte : Je ne pense pas. J’ai simplement fait quelques bons matchs, mais je n’ai pas encore l’ancienneté suffisante pour être désigné comme tel. La ferveur médiatique m’a propulsé à ce statut, mais elle est assez vite retombée. Je me suis replongé dans le club et je n’y pense plus maintenant.

Votre exposition médiatique nouvelle, le statut que vous avez pris a-t-il changé votre vie quotidienne à Toulouse ?
J’ai pas mal de sollicitations médiatiques mais je sais que ça va tranquillement s’arrêter dans les prochaines semaines. J’essaie de trier ce qui m’est proposé car je ne pourrais plus m’entraîner sinon. Je fais donc quelques interviews mais je reste concentré sur mon boulot qui est le handball.

Vous reconnaît-on davantage dans la rue ?
Oui, c’est plutôt marrant. Je vois des regards qui s’arrêtent parfois, les gens n’osent pas venir me voir. Le titre avec l’équipe de France a davantage augmenté ma notoriété à Toulouse que mes performances en club. C’est assez surprenant car cela fait quand même six ans que je suis ici.

Vous pensez avoir acquis une place plus importante au sein du club depuis le retour du Danemark [pays organisateur de l’Euro] ?
Je suis le troisième plus vieux en termes d’ancienneté dans le club. J’avais déjà une place de cadre dans l’équipe. Ce titre n’a pas changé grand-chose. Je suis content que dans le club, l’état d’esprit reste le même. Je ne veux pas qu’on me regarde différemment, et je ne suis pas de nature à faire un complexe de supériorité.

Êtes-vous désormais l’homme à abattre pour les adversaires successifs du FENIX ?
C’est ce qui est drôle dans le championnat français. On aime taper sur le mec en vogue dans les médias, sur la révélation pour faire taire les critiques ou par pur plaisir. Mais c’est aussi mon poste d’arrière-droit qui veut que je prenne des coups. Je sais que j’en prendrai beaucoup dans ma carrière. Ce sont les victoires qui comptent avant tout.

Son avenir et celui du FENIX

« Univers-Cités » : A l’heure actuelle, le club est troisième du championnat de France. Une performance exceptionnelle au vu des dernières saisons. Comment expliquer ce succès ?
Valentin Porte : On a une équipe qui vit bien ensemble. C’est un groupe très solidaire. Chacun est prêt à se sacrifier sans rechigner pour son coéquipier. On prend beaucoup de plaisir ensemble, et cela suffit à expliquer nos résultats.

Au vu des résultats cette saison, le FENIX peut-il s’installer durablement dans les hautes sphères du championnat ?
Le projet des dirigeants fonctionne bien. Aujourd’hui, on est troisième. Je pense qu’on le mérite. Ce ne sera sûrement pas notre place à la fin de l’année. Montpellier va sûrement revenir devant [le club était cinquième au moment de la publication de l’article]. Si on peut rester dans les cinq premiers à la fin de la saison, ce serait déjà énorme.

A 28 ans, et après vos performances notables à l’échelle internationale, des propositions émanant de clubs européens prestigieux pourraient vous être offertes. Allez-vous rester fidèle au FENIX ?
Je suis très attaché à Toulouse. C’est mon premier club professionnel, ma sixième année ici. Je m’y sens bien… mais j’ai annoncé que je ne finirai pas ma carrière au FENIX. La fin de mon contrat en 2016 marquera un tournant. J’ai encore beaucoup à apprendre et j’étudierai les possibles propositions l’année prochaine. Mais, aujourd’hui, je suis à Toulouse. Je veux tout donner pour mon club. On verra ce qu’il en est plus tard pour les années à venir.

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Site officiel du FENIX Handball