Des hommes en armure ont pris d’assaut la cité de Carcassonne les 15 et 16 avril pour un tournoi international de béhourd. Dans ce sport médiéval reconnu en France depuis moins de dix ans, les joueurs sont vêtus d’une armure intégrale et doivent mettre à terre l’ensemble de leurs adversaires pour gagner. Parmi les 16 équipes en lice, l’équipe toulousaine des Bécuts de Gascogne a terminé deuxième du classement. Certains de leurs joueurs, sélectionnés avec l’équipe de France, ont rendez-vous aux championnats du monde de Barcelone dès le 29 avril.

Derrière le terme inconnu de « béhourd » se cache un sport tirant ses racines du Moyen-Âge. Le mot signifie « se heurter » et représente l’essence de ce sport : d’un contre un à 21 contre 21, les équipes se combattent avec armes médiévales – bien sûr émoussées – et l’équipe qui voit tous ses membres être mis à terre perd le combat. Redécouvert en Russie dans les années 1990, ce sport fait également des adeptes en France puisqu’on compte aujourd’hui une dizaine d’équipes aux quatre coins de l’Hexagone.

12 Toulousains en équipe de France

Chaque année, une ville accueille la Battle of the Nations, événement réunissant les équipes nationales des pays où le béhourd se pratique. Pour l’édition 2017, c’est Barcelone qui accueillera les combattants du 29 avril au 1er mai. L’équipe de France répondra présent, composée d’une partie l’équipe des Bécuts de Gascogne.

Pour leur ultime tour de chauffe, les Toulousains des Bécuts de Gascogne se sont rendus à deux équipes au tournoi de la citadelle, ayant eu lieu à Carcassonne les 15 et 16 avril derniers. L’équipe 1 comprenait les combattants les plus aguerris, et l’équipe 2 ceux qui ont moins d’expérience, comme « Petit Jean ». Dans son armure, celui qui a rejoint les Bécuts depuis seulement deux semaines avoue avoir eu « du mal à trouver de l’air, ça m’a un peu bloqué ».

Les remparts de Carcassonne ont accueilli un public international, à l’image des combattants qui se sont retrouvés sur la lice. Photo : Loïc Becker

Le tournoi de la citadelle réunissait des équipes françaises, mais aussi étrangères : l’Espagne était représentée par deux équipes, la Russie avait également sa formation. Sur les deux jours, les combattants se sont affrontés en 5 contre 5, et les Toulousains se sont très bien classés. L’équipe 1 des Bécuts de Gascogne s’est en effet propulsée à la deuxième place du classement, derrière l’équipe russe PLK. Cette dernière a remporté la plupart des combats ; seuls les Bécuts de Gascogne 1 leur ont tenu la dragée haute.

« On pensait leur prendre au moins un round mais ils nous ont bien observés et ont montré de quoi ils étaient capables au plus haut niveau. Je pense qu’ils ont bien retenu notre nom en tout cas »

John Walbrecq, capitaine des Bécuts de Gascogne.

Les Bécuts de Gascogne 2 se sont eux aussi bien défendus mais ont terminé 8e du classement. John Walbrecq en est fier : « J’espère qu’ils vont continuer encore à monter pour pouvoir eux aussi détrôner les plus grosses équipes ».

« Je faisais du rugby et de la boxe, j’en avais un peu marre ! »

Aussi, le béhourd reste un sport très physique : en plus de l’armure, il faut tenir les combats, parfois encaisser quelques coups. Pour “Petit Jean” des Bécuts 2, le béhourd lui permet de découvrir de nouvelles sensations. « Je faisais du rugby et de la boxe, j’en avais un peu marre ! » complète-t-il en souriant.

Mais il y a de nombreuses règles : en plus d’avoir les armes émoussées, certains coups sont interdits. Deux arbitres veillent au grain au milieu de la lice, et des arbitres sur les côtés font en sorte de les aider. Si un combattant perd une pièce d’armure ou si elle est endommagée, il est automatiquement disqualifié pour le match.

Le tournoi terminé, direction Barcelone pour les Toulousains sélectionnés avec l’équipe de France de béhourd. « On va y aller en force », assure John Walbrecq. Une compétition haute en couleur qui devrait normalement être diffusée en live sur YouTube.

Loïc Becker et Mathieu Delaunay