affiche_testet25oct_a4-2.jpg Près de Gaillac, à 70 km de Toulouse, le Conseil général du Tarn prévoit la construction d’un barrage sur la Zone du Testet, zone riche en biodiversité. Des opposants sont mobilisés depuis des semaines sur le terrain pour arrêter le projet et un grand rassemblement est prévu le 25 octobre prochain.

Alors que la phase de décapage du terrain de la zone du Testet est en cours, les opposants à la construction du barrage de Sivens se serrent les coudes sur le terrain. Sous l’injonction « Enracinons la résistance ! », ils tentent de fédérer les forces en présence sur le chantier. « Les décideurs passent en force pour imposer ce projet de barrage sans attendre les décisions de justice. Mais nous gagnerons si la mobilisation grandit », peut-on lire sur leur blog. Certains ont même entamé une grève de la faim.

La phase de décapage de la zone est entamée

Le projet, porté par le Conseil Général du Tarn, consiste à créer un barrage d’1,5 million de m3 d’eau stockée afin d’irriguer les terres agricoles alentours. La zone concernée ? Un réservoir de biodiversité de 13 hectares au pied de la forêt de Sivens. Après la chute du dernier arbre de la zone du Testet, surnommé le « Mirador » par les opposants au projet, les travaux sont entrés dans une nouvelle phase. Fini le déboisement de la zone, désormais les ouvriers du chantier ont entamé son décapage. Une étape redoutée par les opposants, qui craignent la destruction définitive de la zone humide. Cité par Le Monde, Ben Lefetey, porte-parole du collectif Sauvegarde de la zone humide du Testet, assure que « sans le décapage, la forêt pourrait repousser, mais, une fois décapée, il faut carrément replanter ».

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Ségolène Royal fait appel à une commission d’experts

Déjà surnommée la « mini Notre-Dame des Landes », la forêt de Sivens a été le théâtre de violents affrontements entre les défenseurs de la zone et les forces de l’ordre. Un cordon de sécurité d’une quarantaine de gendarmes encadre les travaux depuis le 6 octobre pour éviter tout débordement. Les semaines précédentes, les forces de l’ordre ont usé de gaz lacrymogène, de tirs de flashball et ont détruit leur campement pour déloger les occupants de la ZAD, tandis que les manifestants luttaient avec des cocktails Molotov et des jets de boulons.
Pour apaiser les tensions, Ségolène Royal, la ministre de l’Ecologie, a mandaté une commission d’experts qui doit rendre un rapport dans quelques jours. Mais leur mission concerne surtout les mesures d’accompagnement et de compensation, avec par exemple la création d’une autre zone humide, ainsi que la gestion future de la ressource en eau, plutôt que l’examen de la validité du projet lui-même.

Quelque soient les conclusions de ce rapport, la mobilisation des opposants devrait atteindre un point culminant le 25 octobre prochain sur le site.

Sites des opposants : http://www.collectif-testet.org/ – http://www.collectif-testet.org/

Reportage photo de Frédéric Sheiber.