Six cent quarante huit caméras de vidéosurveillance seront installées à Toulouse avant la fin de l’année. La majorité concernent le métro et sont prévues par la loi. Celles qui se font le plus remarquer sont les six que la municipalité installera sur la voie publique, rue Pargaminières et place Anthonioz-De-Gaulle, dans le quartier de Bagatelle

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La Commission des libertés publiques de la ville de Toulouse a rendu le 15 février dernier son avis sur l’installation de caméras de vidéosurveillance. Six cent quarante huit caméras supplémentaires seront installées. Six cent quarante deux seront mises en place par Tisséo, aux abords des arrêts de tramway et de métro. Si ces équipements sont rendus obligatoires par la loi, la Commission a recommandé que les caméras ne filment que dans un rayon de trois mètres, au lieu des dix habituels.

Liberté versus sécurité

Le plus marquant est l’installation de six caméras sur la voie publique. Elles s’ajouteront aux dix sept mises en place par la municipalité précédente. Trois seront situées dans la rue Pargaminières et trois autres sur la place Anthonioz-De-Gaulle. Jean-François Mignard, président de la section toulousaine de la Ligue des droits de l’homme et membre de la Commission, a voté contre ces trois dernières : « Si dans le premier cas, elles s’inscrivent dans une logique d’ensemble (ndlr : travaux de la rue Pargaminières, agents de police aux alentours), celles-ci ne nous semblent pas utiles ». Il explique : « Nous ne sommes pas totalement fermés à la vidéosurveillance mais il faut trouver l’équilibre entre un impératif de préservation des libertés individuelles et un impératif de sécurité. Les caméras ne sont utilisables que lorsque les autres outils ne le sont pas ».
La Commission, qui ne bénéficie que d’un statut consultatif, a été créée il y a un an à l’initiative de Pierre Cohen, maire de Toulouse, pour travailler sur tous les projets de vidéosurveillance de la ville.

Pour l’opposition : deux pas en avant, un pas en arrière

Caméra par caméra, la Commission a également examiné le bilan de la vidéosurveillance déjà mise en place depuis 2006. Elle demande la suspension de deux équipements : rue Croix-Baragnon et quartier Victor Hugo, jugés « inutiles et redondants » par Laure Ortiz, présidente de la Commission. L’opposition municipale craint que leur suppression n’incite à la délinquance. Selon Christian Raynal, élu UMP, la municipalité « envoie aux mafieux un message de laxisme excessivement négatif ». Pour lui, « ce dossier va peser lourd dans les prochaines élections alors que la sensation d’insécurité augmente dans le centre-ville ».