Le MATou, musée de l’affiche de Toulouse, est emblématique du quartier Saint-Cyprien. Entré en travaux en 2015, il a été inauguré le 20 avril 2017 par le maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc. Ce musée se présente dans une nouvelle formule épurée.

L’entrée se fait dorénavant par les allées Charles de Fitte. Les deux ans de travaux ont servi à remodeler entièrement le musée. Cette ouverture sur les allées permet une continuité entre le musée des Abattoirs et le métro. C’est en effet à deux pas du métro que la devanture noire sur mur en briques se démarque.

Une salle aux expositions tournantes

Passé le couloir vitré amenant à la salle d’exposition, les affiches se dévoilent. De longs panneaux métalliques noirs, accrochés au plafond, présentent les affiches et les expositions. La salle est petite : on pouvait s’attendre à de grandes salles et des couloirs dignes d’un musée traditionnel, mais le musée de l’affiche préfère la qualité à la quantité. C’est d’ailleurs dans ce but qu’il a été rénové : la mairie de Toulouse a amené 793 360 euros sur la table pour la rénovation de l’endroit. La salle se veut multifonctions : les panneaux métalliques se décrochent et se raccrochent à loisir, fabriquant des allées et des couloirs pour chaque exposition.

Roger Broders à l’honneur jusqu’en août

La vocation du musée de l’Affiche est d’accueillir de nombreuses expositions. Pour l’inauguration, c’est le peintre Roger Broders qui est à l’honneur, et ce jusqu’au 27 août 2017. Broders est né en 1883 à Paris et y est décédé en 1953. De 1920 au milieu des années 30, ce peintre s’est impliqué dans la réalisation d’affiches publicitaires emblématiques pour le compte de la Compagnie de Chemins de Fer de Paris à Lyon et Méditerranée, plus connue sous le nom de PLM. Cette société privée de transports par chemin de fer, créée en 1857, desservait alors le plus grand nombre de villes du Sud-Est de la France.


Ces immenses affiches, au style graphique particulier avec l’écriture en bâtons, vantaient les mérites des séjours à Chamonix, Vichy, la Corse… voire même la liaison Londres – Constantinople, pour découvrir le Moyen-Orient. Les inspirations de Broders suivent les courants artistiques : ses premières affiches sont inspirées du cubisme, et une réelle évolution est visible à travers ses oeuvres. Les affiches des années 30 vantent le séjour à la campagne pour les Parisiens, voire les plaisirs de la montagne ou de la plage.

Le MATou présente une part non négligeable de l’art publicitaire de l’entre-deux-guerres en présentant un de ses créateurs les plus adoubés, Roger Broders. Après le 27 août, deux autres thèmes seront proposés. Et avec plusieurs milliers d’affiches en réserve, le musée a de quoi voir venir.