Mardi 9 avril 2024, au tribunal de Toulouse, un homme accusé de violences physiques et de menaces de mort sur sa conjointe, dont certaines en présence des enfants, est condamné à 12 mois de prison, dont 6 mois avec sursis.
Par des hochements de tête, l’homme n’a de cesse de réfuter la version des faits que la juge tâche de rappeler. Avec l’aide d’une traductrice, il explique : « Ce ne sont que de petites disputes qu’elle utilise pour me quitter ». Les faits quant à eux montrent quelque chose de plus violent qu’une simple dispute accompagnée de menaces de mort.
« Tu vas mourir et j’irai en prison »
Mariés depuis onze ans, le couple ne fonctionne plus depuis près de 3 ans. Une procédure de divorce est en cours. Le 8 janvier 2024, une première dispute éclate au sujet « des charges et des loyers ». Celle-ci se conclut par des violences.
10 jours plus tard, le 18 janvier, l’accusé réitère la scène avec cette fois la présence des enfants au domicile. La victime affirme avoir été violentée au niveau des bras. Les enfants, réveillés par la scène, confirment avoir vu leur mère avec du sang sur les coudes. Ils ajoutent également qu’il est fréquent de voir leurs parents se disputer et de voir leur mère avec des bleus. De plus, l’accusé aurait menacé sa conjointe de la tuer et d’aller en prison ensuite pour son acte. Assistant à la scène de violence et aux menaces de mort proférées par le père, l’aînée s’interpose entre ses parents en suppliant son père : « Ne tue pas Maman ».
Réfugiée chez la voisine, la mère appelle la police. La voisine confirme également avoir entendu des menaces de mort par deux fois. L’homme est alors placé sous contrôle judiciaire qu’il va rompre à de nombreuses reprises en se rendant au domicile à Tournefeuille ou par le biais d’une carte de Saint-Valentin donnée à ses enfants pour sa conjointe. Le 8 mars, la mère se rend au commissariat pour prévenir que son mari revient régulièrement chez elle. Il est dans la foulée placé en détention provisoire.
« Je réfute, mais je m’excuse pour mes actes… »
La juge souligne « le culot » de l’accusé de réfuter les faits qui lui sont reprochés alors que de nombreux témoignages convergent dans le même sens. Dans une ultime intervention, l’accusé indique de ne pas reconnaître la véracité des faits tout en s’excusant auprès de sa femme et de ses enfants pour ses actes. Cet aveu à peine voilé est alors saisi par la procureure ainsi que par les parties civiles pour incriminer l’accusé.
« Vous dites que tout est faux alors que vous vous excusez de vos actes », lance la procureure. « Monsieur vient de nous dire qu’il a bien commis des actes dont il se sent coupable » attaque l’avocate de la plaignante.
Après de longues minutes de concertation, le tribunal condamne l’accusé à une peine de 12 mois de prison, dont 6 mois de sursis probatoire. L’homme devra également verser à la plaignante la somme de 1 093,96 € au titre de préjudice moral ainsi que 500 € pour chacun de ses enfants. Une peine complémentaire d’interdiction de rentrer en contact avec la victime de 3 ans est proclamée. Il est directement reconduit en prison.
À l’annonce de sa condamnation, l’homme s’effondre en larmes. Ses derniers mots en anglais, adressés en sanglotant à la plaignante, sont : « Je te pardonne, je te pardonne… ». Le culot jusqu’au bout.
Crédit photo : Mathieu Delaunay