À quelques mois des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris, la pratique d’une activité physique régulière revient sur le devant de la scène. Les mesures déjà prises dans le cadre du programme Génération 2024 portent-elles leurs fruits ?
« C’est dans 200 jours, ça commence maintenant ». Dans une vidéo publiée sur X ce lundi 8 janvier, Emmanuel Macron fait la promotion de la nouvelle grande cause nationale : le sport. En particulier le sport à l’école. Il rappelle alors la généralisation des trente minutes de sport obligatoires pour tout le primaire, ainsi que l’augmentation des heures de sport au collège.
Lancée en 2022 dans les écoles primaires, en collaboration avec l’organisme Paris 2024, la mesure « 30 minutes d’activité physique quotidienne » n’est pas tellement une réussite. « Ça ne se fait pas partout », indique André Castellan, secrétaire du Syndicat National de l’Education Physique (SNEP-FSU) de l’Académie de Toulouse. En cause : le manque de personnel formé. « La formation des professeurs d’école a été réduite, notamment dans leur connaissance des activités physiques », déplore-t-il. Les services municipaux peuvent prendre le relais, mais là aussi, cela dépend de la présence ou non de personnels adaptés.
Augmenter et recruter
En mai 2023, le syndicat partage un communiqué appelant la profession à s’opposer à l’élargissement du dispositif expérimental « 2h de sport ». L’objectif est d’offrir sur le temps périscolaire « de nouvelles opportunités d’activités physiques, ludo-sportives, à des collégiens éloignés d’une pratique régulière ». Pour le SNEP-FSU, c’est insuffisant. En cette année olympique, le syndicat insiste sur la nécessité d’augmenter de manière significative la pratique sportive de tous les jeunes, du collège au lycée. « Il faut passer à quatre heures d’EPS, de la 6ème à la Terminale », explique André Castellan.
Les annonces de 2022 n’ont entraîné aucune augmentation réelle du nombre d’enseignants en éducation physique et sportive. Pour atteindre les quotas suffisants, « il faudrait 1 500 créations de postes par an pendant 5 ans », détaille le secrétaire syndical. Aujourd’hui, on est à 500 postes par an. Le renouvellement et l’augmentation ne s’effectuent donc pas en termes de moyens humains. De leur côté, les filières STAPS, principal vivier des futurs enseignants en EPS, « ne désemplissent pas ».
Crédit photo : Roman Boed, CC BY 2.0 Deed