Selon un sondage réalisé par « La Voix du Midi », pour 36% des Toulousains, « la mobilité, la circulation et les transports » est le thème majeur des élections municipales de 2014. Depuis quelques années, la ville est en perpétuel chantier pour justement proposer plus de transports en commun. BHNS, TCPS, Ligne Garonne, on s’y perdrait presque. « Univers-Cités » dresse le bilan de la mairie sortante.
Le tramway arrive enfin en ville. La ligne 1 qui reliait déjà Beauzelle aux Arènes vient d’être prolongée jusqu’au Palais de Justice. Le nouveau tronçon de 3,4 kilomètres desservira six stations. Selon les estimations, ce seront 30 000 voyageurs supplémentaires par jour qui emprunteront ce transport. Si cette portion appelée Garonne circule tous les jours depuis mi-octobre, il ne s’agit que d’essais, notamment pour habituer les automobilistes à la nouvelle signalisation. Le lancement avec voyageurs est prévu pour le 20 décembre. Facture totale des travaux : 115 millions d’euros.
Ce prolongement de ligne ne s’est pas fait sans mal. L’opposition a largement critiqué la démarche, qui selon Jean-Luc Moudenc : « procurera des avantages faibles au regard des inconvénients qu’elle créera, en particulier sur l’avenue de Muret. ». Pour l’ancien maire de Toulouse, la perturbation automobile engendrée par les travaux ne prendra pas fin avec eux. Le Modem aurait, lui, préféré la desserve d’autres lieux comme le Cancéropôle, le Stadium ou la future zone verte du Ramier. Selon une commission d’enquête officielle, le projet serait redondant par rapport à l’offre déjà existante et les gains de temps seraient peu significatifs.
Un tramway contesté
Le tramway Garonne, c’est aussi un feuilleton judiciaire de deux ans. En mai 2011, l’Apat (Association pour un autre tracé du tramway) avait déposé un référé contre la construction de la ligne devant le Tribunal administratif. Le juge avait ordonné la suspension des travaux. Suspension ensuite annulée par le Conseil d’Etat.
Pour les Verts, le bilan est en demi teinte. L’élu Jean-Charles Valadier, adjoint au maire en charge des aménagements urbains, se félicite du compromis trouvé : « On voulait que le tramway aille jusqu’à la gare. Ce n’est pas fait mais l’objectif numéro 1 était qu’il arrive en ville. Ensuite on voulait que la circulation automobile soit coupée sauf résidents, avec de larges trottoirs et de grandes rangées d’arbres mais c’est trop tôt. Nous sommes obligés de passer par des étapes intermédiaires.« .
Des Toulousains réticents au changement
Sous le mandat de Pierre Cohen, d’autres moyens de transports ont fait beaucoup de bruit : les TCSP (Transports en commun en site propre) ou BHNS (Bus à haut niveau de service). Il s’agit d’autobus qui empruntent des voies qui leurs sont réservées. Le but ? Les affranchir du trafic automobile. Les bus sont donc plus rapides, plus fréquents sans que Tisséo n’ait besoin d’employer davantage de chauffeurs. En plus, selon Jean-Charles Valadier, l’intérêt financier y est certain : « Cela ne nécessite pas forcément un investissement massif. Le plus simple, c’est de le faire sur les grands boulevards« . Par contre, les automobilistes sont directement lésés puisque la construction de ces voies nécessite la suppression des stationnements.
Tramway, bus, pour l’élu d’Europe Ecologie les Verts, « La société toulousaine a fait un pas avec les transports en commun mais veut les transports en commun ET les voitures. On fait ce qui est acceptable par la population.« . Bilan transports de ce mandat : quitte à parfois manquer de cohérence, la politique menée aura été celle du compromis.