Le festival Cinelatino revient à Toulouse du 15 au 24 mars pour sa vingt-cinquième édition. Entre films en compétition, courts-métrages, panoramas divers , films à revoir, concerts, expositions et rencontres, la programmation du festival s’annonce bien chargée avec plus de 130 films et 45 court-métrages diffusés dans plusieurs lieux culturels toulousains.

Cette année, c’est le thème Cinéma et Politique qui est mis à l’honneur. « Ce thème est une bonne façon de fêter nos 25 ans puisque l’origine du festival a été marquée par des relations politiques avec l’Amérique Latine« , explique Erick Gonzalez, programmateur de l’ARCALT (Association Rencontres Cinémas d’Amérique Latine de Toulouse). Ainsi, le festival s’appuie sur une rétrospective de plusieurs films des vingt-cinq dernières années abordant quatre thèmes ou quatre muestras, selon le jargon de Cinelatino : Migrations, Dictatures et violences d’Etat, Médias et le pouvoir et enfin Mondialisation.

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14 longs-métrages de fiction et 7 documentaires en compétition

En compétition, une sélection de longs-métrages de fiction inédits en France. « Cette année, on peut voir l’essor du cinéma chilien. Par exemple, sur les 14 longs-métrages, 6 sont Chiliens. On peut l’expliquer par les efforts en formation qu’a connu le pays« , selon Erick Gonzalez. Avec des thèmes à la fois récents et historiques, le cinéma chilien offre cette année un large choix : retour sur la dictature de Pinochet avec Carne de Perro, drame familial avec Il Futuro, portrait d’une société individualiste avec La Chupilca del diablo, monde underground de Santiago avec Soy mucho major que vos, retour sur la guerre civile guatémaltèque avec Polvo, confrontation entre sexe et religion dans Joven y alocada. Détour également par le Brésil avec Era uma ver eu, Veronica et O que se move, par Cuba avec la Piscina, par le Mexique avec Las Lagrimas, par l’Argentine avec Noche et Habi, la extradera, par le Costa Rica avec Princesas Rojas et par l’Uruguay avec Tanta Agua.

Avec les documentaires en compétition, partez à la recherche du Huemul, le cerf des Andes, à travers un voyage, celui de l’errance d’un homme d’origine mapuche en Argentine, dans Buscando a Huemul. Ecoutez avec attention les paroles de l’artiste argentin Leon Ferrari, révolté par la société actuelle et sa barbarie dans Civilizacion. Observez la pluie qui menace de débarquer avec les « copain d’Australie » qui abandonnent leurs bêtes entre orage et sècheresse, dans Cuates de Australia. Tentez de récupérer une terre impénétrable aux cotés de Incalterra qui montre son indignation face aux grands propriétaires, dans el Impenetrable. Apprenez avec la jeune Pili à devenir femme dans la communauté des wayuu en Colombie dans La eterna niche de las dose lunas. Dressez l’oreille pour suivre une oeuvre sonore à travers le Brésil dans Ouvir o Rio : Una escultura sonora de Cildo Meireles. Admirez le tango et découvrez également l’envers du décor et tout ce qui se cache derrière cette danse sensuelle grâce à Tango, no todo es rock.

Autour du cinéma et de la compétition

Pour ceux qui aimeraient découvrir des films moins consensuels, le Panorama Otra Mirada propose des films sur des thèmes moins courants et plus radicaux où l’esthétisme visuel prime. Le festival s’étend également de plus en plus en région avec une vingtaine de séances et quelques invités. « Notre démarche est d’accompagner des films qui sortent en salle, le cinéma en région est ainsi un soutien aux films distribués« , explique Marie Chèvre, chargée du développement du public à l’ARCALT.

« Pour les cinéphiles en herbe, le festival propose cette année une programmation jeune public« , poursuit-elle. Autour de la thématique « Aventures, inventions et imaginaire », une série d’ateliers est proposée aux enfants pendant le festival. Ils auront également la chance de voir un long-métrage d’animation, genre cinématographique encore très peu développé en Amérique Latine.

Et pour le public en manque de musique et d’expositions, Cinelatino propose de vous faire voyager avec des photos venues du Chili, de Colombie, du Mexique, d’Argentine qui figent le temps d’un instant la situation des étudiants, la communauté de paix prise au piège par les FARC, les témoignages de vie de femmes, le cirque de Buenos Aires, l’oeil et sa perception du quotidien urbain. Pour l’ouverture du festival ce vendredi, suivez également une des deux batucada pour une déambulation musicale dans les rues de Toulouse. Puis rendez-vous le lendemain dans la cour de l’ESAV pour une véritable fiesta latino. Sans oublier le mercredi suivant une concert surprise suivi d’une projection de courts-métrages…

Une programmation riche et variée dans le but de séduire un public à son image. « L’objectif du festival est vraiment de faire connaitre le cinéma d’Amérique Latine à un public très large« , conclut le vice-président de l’ARCALT, Emmanuel Deniaud.

Pour plus d’informations rendez-vous sur le site officiel de Cinelatino