« Je sais que vous étiez surtout venus pour Bayrou mais il faudra faire avec moi ! ». Jean-Luc Forget, candidat Modem toulousain, tentait mercredi soir de masquer sa déception suite à la défection pour raisons médicales de François Bayrou, resté à Pau. Elle était pourtant profonde.
_ Ce meeting commun devait être un moment fort de son début de campagne, ce fut un rendez-vous manqué. Le soutien du Modem n’est donc pas venu du Béarn mais par l’intermédiaire de la sénatrice du Loir et Cher, Jacqueline Gourault, qui a joué les dépanneuses. Une navette Paris-Toulouse, une lecture du Figaro du jour pour se mettre à la page du dernier sondage et du contexte local et la voici montant sur scène avec Jean-Luc Forget.

Entre deux grands écarts

Autant dire que l’engouement et la ferveur avaient déjà déserté la salle Mermoz malgré une déco et une scène soignées. Les applaudissements tardaient à ponctuer les discours de la sénatrice ou du candidat Modem toulousain. Un candidat qui n’en reste pas moins bon orateur et qui fit face à ce coup du sort.
_ Mais s’il s’avère à son aise dans le verbe, il peine à incarner le nouvel espace politique qu’il assure s’ouvrir entre les deux principaux candidats. L’ennui est qu’il se voit ainsi forcé d’effectuer deux grands écarts. Le premier entre droite et gauche. Tantôt dans la peau de Pierre Cohen, fustigeant l’entreprise d’ouverture de Jean-Luc Moudenc qualifiée « de débauchage et rabibochage », tantôt dans la peau du maire sortant en mettant en garde contre le danger de voir avec un maire de gauche à Toulouse « tous les pouvoirs locaux aux mains du PS ». Le second entre dimension nationale et locale. Dans l’élan de l’élection présidentielle et du succès de la posture prise par François Bayrou, le candidat Modem tente de mobiliser sur l’opposition et le rejet d’un système bi-polarisé. Plaquant ainsi à Toulouse des considérations nationales où aux deux échelons le Modem doit « assumer son indépendance ».

Face à des candidats de gauche et de droite qui cherchent à « prendre ou garder Toulouse et sont donc dans des attitudes de propriétaires », Jean-Luc Forget entend œuvrer sur trois grands thèmes : la mobilité, la qualité de la vie et la solidarité. Etonné que la ligne E de tramway ne desserve pas l’aéroport, il propose lui aussi une ligne le reliant à la Gare Matabiau et de réunir les Etats Généraux de la Mobilité. Il souhaite, lui aussi, faire de Toulouse une capitale européenne et non plus régionale.
_ Mais ce ne sont pas véritablement des propositions que l’on attendait de ce meeting. Plutôt un départ remarqué pour la campagne du Modem à Toulouse avec l’appui du chef. Raté.