Crédits photo : Rachel Tlemsani

Ce matin une intervention de la gendarmerie de Haute-Garonne s’est déroulée à la ZAD de la guinguette vaillante, entre Castelnau-d’Estrétefonds et Saint-Jory. Les militants étaient installés depuis le mois de septembre, pour protester contre le projet de ligne à grande vitesse reliant Toulouse à Bordeaux. Trois personnes ont été interpellées, d’après la gendarmerie.

Aux abords du canal de l’Hers, un groupe d’une dizaine de militants écologistes, ont élu domicile dans les arbres. Barricades, Abris, pancartes, cuisine de fortune et équipement d’escalade font office de décoration. De l’autre côté de la rive, entre les cyclistes et les joggeurs, d’autres activistes soutiennent les écureuils, ces militants qui occupent les arbres. Selon une source proche de la ZAD, dix militants écologistes sont encore dans les arbres, et une seule installation a été démantelée.

Un réponse rapide des autorités

Hier, la préfecture a publié un arrêté permettant une intervention pour déloger les occupants et capter des images de l’évacuation à l’aide de drones. Au total, près d’une centaine de gendarmes répartis dans la Zad et au niveau des principaux axes routiers. Parmi eux, la bridage de la cellule nationale d’appui à la mobilité (CNAMO), une unité spécialisée dans le « dégagement d’obstacles complexes ». Certains brigadiers, ont été mis en cause pour avoir provoqué la chute de militants de l’A69. (A69 : les gendarmes de la Cnamo mis en cause dans les chutes graves de militants)

La LGV un projet d’utilité publique ?

« Pour la LGV, on a le même procédé que pour le projet de l’A69, (Mobilisation contre l’A69 : « il n’y a pas de consensus possible »)déclaré d’utilité publique. Et, ça justifie la répression policière. », déclare une militante présente sur les lieux. En 2016, le Conseil d’Etat a statué sur la décision en déclarant que les travaux des lignes ferroviaires, Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax, étaient jugés d’utilité publique. (LGV Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax – Conseil d’État)

Les travaux pour le doublement des voies de la LGV vont entraîner la coupe de plusieurs arbres dans des zones par le passé, protégées. Malgré l’évacuation, les militants comptent remettre sur pied le campement, comme ce qui a été fait jusqu’à maintenant.  « Dès qu’il y aura une gène (pour le chantier), il y aura évacuation, (les militants) seront systématiquement délogés », a averti la préfecture de Haute-Garonne, la semaine dernière.

Des militants motivés malgré la répression

De l’intimidation et beaucoup de second degré, du côté des militants face aux forces de l’ordre chargés de délogés les quelques écureuils restants. La cuisine, pièce principale du campement, est finalement détruite au bulldozer et la bouteille de gaz embarquée, sous les huées des activistes. « Normalement, c’est nous qui sommes cagoulés ! », lance un militant en interpellant les gendarmes.

Ces militants risquent gros : conserver l’anonymat est essentiel pour eux. Ils encourent des poursuites judiciaires si leur identité venait à être révélée. Une douzaine avaient été placés en garde-à-vue, lors de la première évacuation. (LGV Bordeaux-Toulouse : deuxième évacuation de la ZAD installée à proximité de la future liaison SNCF)

Alors que les travaux de la LGV ont démarré en mai 2024, les manifestants entendent poursuivre leur mobilisation quitte à être délogés une nouvelle fois.