La première édition du Printemps de Septembre à Toulouse remonte à 2001. Une idée déplacée de la plus petite Cahors où le « Printemps de la Photo », puis « de Cahors » vit le jour sous l’égide de Marie-Thérèse Perrin. En 1991, la ville du Lot propose des expositions photographiques et, petit à petit, s’ouvre à d’autres type d’images. Cette évolution conduit au festival d’art contemporain actuel à Toulouse. Le financement de l’événement provient en majorité du mécénat et de quelques institutions publiques.
Les Abattoirs donne le « la » de cette édition 2008 du Printemps de Septembre dont le leitmotiv sonne étrangement « là je vais-je suis déjà ». Un contre-sens ? Pas si sûr, surtout que l’exposition du Musée d’art contemporain toulousain s’intitule : « Souvenirs de la vie moderne ». Le nom d’une exposition pour le moins surprenante qui transporte les visiteurs à travers différentes époques, différents pays, différentes visions de ce qui nous entoure.
D’ailleurs « que peut-on espérer d’une œuvre d’art sinon un transport instantané, un »embarquement immédiat ? » interroge Christian Bernard, directeur artistique du festival et directeur du Mamco de Genève, lors d’un entretien . Et effectivement, les premières œuvres en vue attendent les curieux dès l’extérieur du Musée.
Les prises de vue de cinq photographes s’affichent sur les murs entourant le parc Raymond VI. Puis à l’entrée du musée, le « Ma’lesh » de Jens Haaning invite au voyage. Un tableau, un mot. « Ma’lesh », signifie en égyptien « pardon », « peu importe », sans pour autant retirer toute forme de rancœur… mais les contradictions ne s’arrêtent pas là.
En s’aventurant dans la galerie d’art contemporain, le visiteur se retrouve dans un monde où tout se mélange, à commencer par les matières utilisées pour la réalisation de objets exposés : granit, affiches déchirées, collages de tissus, emballages peints sur des toiles en coton ou en jute et bien d’autres surprises.
Mais ce sont surtout six artistes qui donnent vie à cette exposition automnale. Ainsi, une sculpture haute de plusieurs mètres, une « Artémiss » de la collection d’Alain Séchard, Jurasick Pork II, voile le cœur des œuvres de John M. Armleder. Son œuvre ? Le mélange des styles au sien. Des peintures de différentes époques se côtoient sur des murs esthétiquement arrangés par le Suisse. L’exploration de « Capsules de temps », évoquées par Christian Bernard, se concrétisent par les œuvres du Génevois. Le décor est alors coloré et parvient à cette improbabilité : réunir sur une même toile des peintures de siècles et d’auteurs variés pour en faire un tableau d’art contemporain.
Dans un tout autre style, Vincent Lamouroux nous soulève avec sa sculpture pour le moins gonflée et, à côté de son œuvre, celle de Philippe Decrauzat. Un « wall-over » ainsi que des sculptures, tout en noir et blanc. L’ambiance est plus oppressante, psychédélique et minimaliste.
La vision s’en voit troublée mais ce n’est rien comparé au malaise croissant que créé l’œuvre de Fabrice Gygi. Les allures d’instruments de torture de cette sculpture sont en fait un « hommage » à l’utilité originelle du bâtiment des Abattoirs. « Je ne me suis pas renseigné pour savoir s’il s’agissait vraiment ici d’anciens abattoirs, je prends juste les choses au pied de la lettre, et donc j’ai imaginé cette machine dure. », confie l’artiste à la revue du festival.
Enfin, les œuvres d’Alain Bublex et de Mark Lewis sont utilisées comme invitations aux autres expositions du Printemps. Vous pouvez encore voyager dans plusieurs lieux toulousains accueillant le festival et ce, jusqu’au 19 octobre.
[->http://www.printempsdeseptembre.com]
Tél. : 05 61 21 17 01