Les salles de cinéma ont atteint en janvier près de 14 millions d’entrées, selon le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC). La part du marché des films français continue son historique ascension, laissant la deuxième place du box office aux productions américaines.
Sorti décembre dernier, le bilan annuel du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) est retentissant : l’année 2024 a été une « exception mondiale » pour la fréquentation des salles de cinéma françaises. Plus de 181 millions d’entrées sont enregistrées, soit près d’un million de plus qu’en 2023. La hausse est significative et continue de grignoter petit à petit l’écart qui sépare les années pré des années post Covid 19. La France, qui creuse ainsi le fossé avec les autres pays aux marchés comparables, peut se féliciter d’avoir l’industrie cinématographique la moins touchée par les effets de la crise sanitaire.
Pour le paysage du cinéma français, les chiffres de fréquentation qui accompagnent ce début d’année sont déterminants. Publiés mardi, les résultats apportés par le premier bilan de 2025 du CNC sont positifs : le mois de janvier comptabilise 13,83 millions d’entrées, enregistrant une hausse de +0,8% par rapport à janvier 2024.
Les productions françaises mises à l’honneur
La part de marché des films français affiche 43,9 % sur les douze derniers mois contre 38,3% pour les films américains. Ce qui se trouve être le plus haut niveau enregistré depuis 15 ans pour les productions françaises. On le doit notamment, comme le souligne dans son rapport Olivier Henrard, président par intérim du CNC, à « des films ancrés dans les territoires comme Un ours dans le Jura et En fanfare, qui figurent tous deux dans le Top 5 du mois ». Car, parmi les cartons du mois, ces deux œuvres françaises se hissent respectivement à la troisième et cinquième place du classement.
À Toulouse, les premières impressions de Marc Van de Maele, directeur du cinéma indépendant l’ABC, ne s’alignent pas complètement sur ces chiffres. « Il y a une baisse d’environ 5% par rapport à janvier dernier. Mais rien d’alarmant, car sur une durée d’un mois, on est très tributaire du film qui marche ou qui ne marche pas. » Dans une dynamique de partage avec le deuxième cinéma indépendant de Toulouse, l’American Cosmograph, il y a des mois où les films en tête du box office reviennent à l’un et pas à l’autre. « Par exemple, c’est le Cosmo qui a eu le biopic sur Bob Dylan, alors forcément ça se ressent sur les recettes mensuelles. »
Cependant, « 2024 a été une année formidable, car elle nous a offert des films français qui portent une énergie et un souffle nouveaux », se réjouit le directeur de l’ABC. Pour le cinéma, qui s’inscrit dans une économie de l’offre, cette spirale vertueuse est nécessaire car : « Plus il y a de bons films, plus les gens veulent venir voir des bons films. »
Crédit photo : Sidonie Davenel