Des tags et inscriptions néonazies ont été retrouvés samedi dernier sur la façade de La Chapelle, lieu toulousain emblématique dédié à la culture et aux luttes sociales. Les militants sont encore sous le choc.
La Chapelle est un lieu alternatif situé à Toulouse, dans le quartier Compans-Caffarelli. C’est un un point de rendez-vous associatif et militant qui accueille spectacles, débats, conférences et assemblées générales. Dans la nuit de vendredi à samedi, six personnes cagoulées ont été aperçues près du portail de la Chapelle, alors qu’un membre de l’association était à l’intérieur. Aux alentours de 00H30, ces personnes se seraient montrées menaçantes, et auraient tenté d’escalader le portail. Les individus se sont tout de suite revendiqués d’extrême droite et membres des collectifs hooligans Camside et Youth Tolosa.
C’est après l’arrivée de la police qu’ils se seraient enfuis en courant. Plus tard dans la nuit, les membres de la Chapelle ont pu sortir sur le trottoir et constater les dégâts : tags de croix gammées, slogans racistes et identitaires.
« La Chapelle ne se laissera pas intimider par ce genre d’actions nauséabondes »
Malgré le choc des dégradations, Sophia, une membre présente ce soir-là, précise : « La Chapelle n’est pas un lieu qui prône la violence pour répondre à la violence ». L’association n’a pas encore porté plainte, mais ne souhaite pas rester passive. Selon elle : « Il faut donner de la visibilité à ce qu’il s’est passé, dénoncer, ne pas excuser, et renforcer la solidarité face à ce type d’action ».
Anciennement connue sous le nom de Chapelle Sainte-Jeanne-d’Arc, La Chapelle a été occupée en 1993 par le collectif anti-nucléaire Planète en Danger, marquant le début de son histoire en tant que squat militant. Depuis 1995, elle est gérée par l’association Atelier Idéal, et fonctionne de manière autogérée et indépendante. Sophia décrit la Chapelle comme « un lieu qui prône des valeurs d’inclusivité et de solidarité. C’est un outil pour les luttes de celles et ceux qui veulent construire un monde digne ». En 15 ans de présence à La Chapelle, Sophia nous explique qu’elle n’a jamais vu d’action menée contre ce lieu, pour ce qu’il représente. Depuis le mois dernier, le lieu devrait devenir une propriété collective grâce à une campagne de financement participatif, visant à l’acheter et également à la retirer définitivement de la spéculation immobilière.
Crédit photo : Rachel Tlemsani