François Bayrou a déclenché ce lundi deux 49.3, pour finalement clore le feuilleton du budget de l’État et de la Sécurité Sociale. La France Insoumise va comme prévu déposer mardi une motion de censure, boudée par ses alliés socialistes. Retour sur les réactions des oppositions.
« Est-ce que ce budget est parfait ? Non. Mais c’est un équilibre », justifiait ce lundi François Bayrou à la tribune de l’Assemblée nationale. Deux fois dans l’après-midi, le premier ministre déclenche l’article 49.3, permettant de faire adopter le texte sur le budget de l’Etat, après plusieurs mois de remous parlementaires.
Les réactions ne se sont pas fait attendre. Lionel Jospin, figure tutélaire de la gauche, a mis en garde les socialistes et les forces de gauche « à ne pas voter la censure », sur le plateau de « C l’hebdo ». Mais La France Insoumise ne l’entend pas de cette oreille et assure qu’ils voteront la motion de censure, appuyés par les communistes et les écologistes.
De vives réactions
Ils l’affirment depuis plusieurs jours, les socialistes ne s’associeront pas à la motion de censure déposée par les insoumis. Face à ce refus en bloc, Jean-Luc Mélenchon réagit sur son blog : « le NFP est réduit d’un parti ».
Les députés socialistes entendent toutefois s’opposer politiquement à un budget jugé « de droite », contre lequel le camp socialiste s’oppose politiquement, en ayant recours à une motion de censure spontanée. Le groupe de Boris Vallaud veut ainsi sanctionner l’expression de la « submersion migratoire », répétée par le gouvernement, que le PS associe à une « trumpisation du débat public ».
Du côté du Rassemblement National, l’heure est à la réflexion, surtout en ce qui concerne l’article 4 du budget qui pourrait, selon le député RN de la Somme Matthias Renault, « augmenter le prix de l’électricité ». Un retrait de l’article 4 pourrait être demandé par le parti. Sans quoi, une motion de censure serait à envisager.
Un budget « plus austéritaire » ?
Au cours d’une séance parlementaire tendue, François Bayrou a martelé à plusieurs reprises : « Aucun pays ne peut vivre sans budget, et la France moins que tout autre.» Le principal mot d’ordre du gouvernement semble clair : adopter un budget, le plus rapidement possible et ce peu importe le prix. Pour la première fois, l’article 49.3 a été invoqué à deux reprises au cours d’une même séance. Le premier 49.3 concerne les conclusions du texte de la Commission mixte paritaire de vendredi dernier. Et le second, la première partie du volet sécurité sociale. Deux autres procédures de 49.3 sont sans doute à attendre sur les autres points du dossier.
« C’est un budget encore plus austéritaire et plus nocif pour le pays que ce que projetait Michel Barnier », a déclaré Éric Coquerel, président de la Commission des Finances, au cours de la séance. Les différents camps politiques ont jusqu’à demain pour clarifier leurs positions, en choisissant de voter, ou non, une motion de censure.
Photo : Assemblée Nationale