Vendredi 14 mars, à 18h35, l’équipe de France féminine de rugby a reçu l’Irlande à Pau. Pour le dernier match du tournoi des Six Nations, l’enjeu était de taille : remporter le Grand chelem face aux tenantes du titre…

Le coup de sifflet final retentit. La foule envahit le stade du Hameau de Pau. Les joueuses lèvent les bras au ciel. Elles l’ont fait. Elles ont battu les Irlandaises. Elles ont réalisé le Grand chelem!

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Cinq matches, cinq victoires. Les Bleues ont maitrisé leur art tout au long de ce tournoi des Six Nations 2014. Le 1er février, elles offrent à leur public, en direct sur France 4, une première belle performance en battant l’Angleterre (18-6). Un début prometteur qu’elles concrétisent par la suite. Trois matches et aucun point encaissé : la défense française fait ses preuves. L’Italie s’incline 29 à 0 (voir article), le Pays de Galles 27 à 0, et c’est une démonstration contre l’Ecosse (69 à 0). Restait à passer l’Irlande, victorieuse de l’équipe de France (10 à 15) et auteur du Grand Chelem en 2013.

« 23 guerrières pour un objectif »

Les mots de la capitaine et talonneur de l’équipe, Gaëlle Mignot, étaient clairs avant le début de la rencontre. Il ne fallait pas faire de cadeaux sur le terrain, et elles n’en ont pas fait. Les 7000 spectateurs ont assisté à 80 minutes de jeu très physique. Les contacts sont rudes, les placages violents et chaque erreur se paye dans les secondes qui suivent. Les Irlandaises exploitent les failles, elles avancent au moindre placage manqué et peuvent compter sur la couverture et le bon jeu au pied de leur arrière star, Niamh Briggs.

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Durant les premières 40 minutes les Bleues se cherchent. Mais après plusieurs attaques dans la défense irlandaise, Marion Lièvre parvient à marquer le premier essai en bout de ligne. 5 à 0 à la mi-temps. Il faudra attendre la seconde période pour que le score se débloque véritablement. Elodie Portaries puis Shannon Izard concrétisent un beau travail d’équipe en marquant deux essais (19-3). Mais c’était sans compter sur l’« irish spirit ». Les irlandaises marquent deux essais et recollent au score à 10 minutes de la fin (19-15). Les Bleues resserrent les rangs, le public retient son souffle jusqu’à la délivrance du coup de sifflet final.
Contrairement aux moins de 20 ans et aux hommes, les Françaises n’ont pas eu d’estrade pour la remise de la coupe. Pas de quoi entamer leur joie. Littéralement emportée par la foule, la centre Marjorie Mayans, confie : « C’est super de voir l’engouement qu’il y a eu, le monde dans les tribunes, les supporters sur le terrain..! » Quant aux Irlandaises, elles font preuve d’un beau fair-play en restant sur le terrain, acceptant elles aussi photos et signatures d’autographes. Et à voir l’admiration dans les yeux des petits garçons et des petites filles, il se peut que ces joueuses, quelque soit la couleur de leur maillot, aient suscité des vocations.

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Et Niamh Briggs de conclure : « C’était un match très compliqué, il faut se donner à fond pour jouer la France, ce que nous n’avons pas fait. On se retrouvera pour la Coupe du monde cet été ! ». See you for the World Cup in Paris.