Les réseaux sociaux sont devenus incontournables et ont progressivement envahi notre quotidien. Nos pratiques ont considérablement évolué et c’est notre manière de communiquer et nos rapports aux autres qui s’en trouvent modifiés. Mais quels en sont les dangers ?

Les usagers d’Internet ne sont plus passifs, mais bien au coeur de la production et de la diffusion des contenus numériques. Si les réseaux sociaux constituent de formidables outils de communication pour rester en contact avec des “amis” et partager des informations, ils ne sont cependant pas sans dangers.

La fin de la vie privée ?

“Big Brother is watching you”. A travers les réseaux sociaux, les utilisateurs donnent à voir une grande partie de leur vie privée : âge, éducation, emploi, situation familiale, photos, centres d’intérêts, géolocalisation, photos… tout y passe. Il ne s’agit pas d’une surveillance permanente et tyrannique comme celle décrite par George Orwell dans 1984 mais bien d’une surveillance consentie. En réglant leurs paramètres de confidentialité, les usagers sont à même de contrôler leurs publications et leurs contacts.
Les données personnelles communiquées sont ensuite utilisées à diverses fins. Alors que vos amis consultent l’album photos de vos vacances ou votre dernier coup de coeur musical, les réseaux sociaux se servent des informations recueillies pour vendre des pubs anglées, les cabinets de recrutement épluchent votre vie numérique, et votre petit(e) ami(e) décortique vos “likes” pour s’assurer de votre fidélité.

Identité numérique

En choisissant les aspects de leur vie privée qu’ils partagent sur la toile, les internautes construisent une certaine image d’eux-mêmes. Ils se créent ainsi une identité numérique. Sur les réseaux sociaux, on peut choisir d’être l’étudiant sérieux, le mec branché ou le fêtard. A cette image est associée une e-réputation. Il convient donc d’être vigilant pour qu’aucune publication n’entache sa réputation numérique. Cela peut paraître simple, mais avec la conservation des fichiers, il s’agit d’un travail de longue haleine. Aujourd’hui, c’est d’autant plus difficile que les hashtags permettent d’identifier une personne ou une institution sans que cette dernière ait un droit de regard sur la publication en question.
Sur les réseaux sociaux, la question de l’identité est problématique. Comment s’assurer qu’un utilisateur est bien celui qu’il prétend être ? Avec la prolifération d’informations sur Internet, il est facile de trouver tous les éléments nécessaires à l’élaboration d’un profil, et les vols d’identité numérique sur les réseaux sociaux sont courants. La constitution d’une fausse identité numérique peut ternir l’e-réputation d’un individu ; plus gravement, c’est un procédé utilisé par des escrocs ou par certains prédateurs sexuels pour attirer leurs victimes.

Des réseaux sociaux anti-sociaux ?

Avec le wi-fi, la 4G, les smartphones, les tablettes et les ordinateurs portables, nous vivons aujourd’hui dans un monde où nous sommes hyperconnectés. Grâce à leurs fonctionnalités, les réseaux sociaux sont extrêmement chronophages (voire addictifs). Il est ainsi aisé d’y consacrer de nombreuses heures au détriment d’autres activités et nos relations sociales s’en trouvent modifiées. Plus besoin d’aller boire un café avec les copains, on peut leur envoyer un Snapchat et leur “parler” en utilisant la messagerie instantanée de Facebook.
L’utilisation excessive des réseaux sociaux semble ainsi nuire aux relations interhumaines et aux liens sociaux traditionnels en isolant des individus dans un monde virtuel. Pourtant, les utilisateurs de Facebook et de Twitter sont loin d’être des “no life” ou des “geeks” accros à leurs écrans. Au contraire, la majorité des gens utilise les réseaux sociaux pour étendre leurs réseaux et développer leurs relations dans la vie réelle.
Cette passerelle entre le numérique et le monde réel présente de nombreux avantages. Elle permet par exemple d’organiser des évènements avec ses amis, de constituer des groupes d’intérêts, de créer un espace de débat… mais elle rend également possible le développement de phénomènes dangereux tels que le jeu d’alcool des Neknominations, les rassemblements de grande ampleur susceptibles de troubler l’ordre public (à l’image des apéros géants), ou encore la poursuite du harcèlement moral sur la toile.