A Toulouse, dimanche 19 mars, se tenait une marche blanche en mémoire des sept victimes. En présence du Président de la République, le message était clair : la haine et la terreur n’ont pas leur place dans la ville rose.

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Toulouse a présenté un front uni contre la haine et le terrorisme. 1500 personnes se sont rassemblé en mémoire d’Imad Ibn Ziaten, tué le 11 mars 2012 à Toulouse, d’Abel Chennouf et de Mohamed Legouad, tués le 15 mars à Montauban, de Myriam Monsonego, 8 ans, de Jonathan Sandler et de ses fils Gabriel et Arieh, 4 et 6 ans, tués le 19 mars à l’école juive Ozar Hatorah de Toulouse.

Les confessions, les origines, les sensibilités ont été mises de côté à l’occasion de cette cérémonie. Des représentants des principales communautés religieuses étaient présents en tête du cortège au côté du maire de Toulouse Pierre Cohen. Ensemble, ils formaient une chaîne humaine qui se voulait le symbole de leur solidarité. Parti de la place Saint-Etienne, le cortège compact et silencieux a fait route vers le square Charles-de-Gaulle dans une atmosphère solennelle, presque intimiste.

« Se retrouver, se comprendre et se respecter »

Parmi la foule, nombreux étaient ceux qui se rappelaient le terrible mois de mars 2012. Pourtant, l’amertume n’était pas au goût du jour. Fraternité et apaisement étaient dans toutes les bouches. « Je suis là aujourd’hui pour essayer de rendre hommage à des Toulousains et des Toulousaines, un an après », explique un vieil homme portant une kippa. « J’espère qu’un tel drame ne se reproduise jamais et que les personnes et les communautés différentes puissent commencer des relations qui permettent de se retrouver, de se comprendre et de se respecter davantage ».

Un autre, musulman pratiquant, raconte « Je viens pour la paix, pour la tolérance et pour la vie. Je ne suis pas originaire de France, mais c’est mon pays et il a été touché profondément par ces attentats. Donc pour la paix et pour qu’on ne revoie plus jamais ça ».

Les représentants de la société civile avaient le même discours. Pour Jean Claude Pilet, de la Ligue des Droits de l’Homme, on « commémore ce qu’il s’est passé il y a un an, l’assassinat d’enfants à la sortie d’une école juive et de soldats français. Je suis là au nom de la LDH mais aussi et surtout en tant qu’individu, pour dénoncer des pratiques qui consistent à s’en prendre à des êtres humains. Aucune cause ne peut autoriser de tels crimes. »

« Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie, Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir »

Square De-Gaulle, une estrade avait été mise en place. Devant un parterre de grandes figures politiques et religieuses, tels le Grand Rabbin de France Gilles Bernheim et l’imam de Drancy Hassen Chalghoumi, Pierre Cohen et François Hollande se sont tour à tour exprimés. Soulignant « les valeurs de tolérance et d’humanisme » inhérente à la ville de Toulouse, le maire a appelé à « ne pas laisser la haine et l’indifférence prendre le pas » sur le « vivre ensemble » et la « fraternité » qui unissent les différentes communautés. Après la lecture du poème « Tu seras un homme, mon fils » de Rudyard Kipling par sept jeunes gens, membres du conseil municipal des enfants, le président de la République est venu apporter « le soutien de la France aux familles endeuillées » et a insisté sur les « leçons tirées » des attentats de Toulouse et de Montauban, notamment sur la lutte contre le terrorisme, qui ne suppose « aucun relâchement, aucune négligence ».