Joris Chamblain est scénariste de bandes dessinées. Trois ans après la parution de son premier album, « La Recherche d’emploi », il est sélectionné pour le prix jeunesse au Festival d’Angoulême, avec « Le zoo pétrifié », premier tome des « Carnets de Cerise » qu’il a réalisé avec l’illustratrice Aurélie Neyret. Rencontre.

Univers-cités : Comment en es-tu venu à la bande dessinée ?

Joris Chamblain : Vaste question ! Je suis tombé dedans quand j’étais petit. Je lisais beaucoup de BD, les Gaston, Léonard… Et comme tous les mômes, je dessinais. Depuis tout petit, je me disais que, quand je serai grand, je ferai de la bande dessinée. Ado, j’ai participé à un fanzine pendant cinq ou six ans , je dessinais surtout et au bout d’un moment je me suis mis à écrire des histoires pour un membre de l’équipe, puis deux, puis trois… Et finalement, je prenais plus de plaisir à écrire qu’à dessiner donc j’ai laissé tomber le dessin pour me consacrer entièrement au scénario.

Pourquoi cette histoire d’une petite fille et d’un zoo ?

Zoo_petrifie_planche.jpgJ’ai vécu une aventure un peu similaire quand j’étais petit. Il y avait un petit parc d’attraction près de chez moi, perdu dans une forêt. C’était une affaire familiale avec des manèges un peu bancals, un peu cassés, mais les enfants du coin y allaient. Un jour, le parc a fermé pour raison de sécurité et, en petit aventurier que j’étais, on a fait le mur avec un copain et on a visité ce parc d’attraction désaffecté. Immobile, silencieux, vide… ça marque. Je pense que c’est un écho à cette aventure-là.

De façon plus générale, où trouves-tu l’inspiration pour écrire ?

Je puise mon inspiration dans mon quotidien, dans les gens que je rencontre, dans les enfants avec lesquels je travaille, puisque je suis directeur de séjour de vacances depuis dix ans. J’adore jouer et discuter avec eux, leur raconter des histoires… Donc c’est pour eux et sur eux que j’écris ces histoires-là. Les accompagner à grandir, c’est ça mon inspiration.

Le zoo pétrifié est donc une bande dessinée qui s’adresse d’abord aux enfants ?

Alors on l’a d’abord fait pour nous. Le public-cible, effectivement, c’est le premier niveau de lecture donc une enquête pour des filles de dix-douze ans. En plus, Aurélie a un graphisme qui s’y prête, qui est frais, coloré, donc bande dessinée jeunesse. Mais on ne l’a pas fait dans cet objectif là, on a écrit une histoire riche avec plusieurs niveaux de lecture. On peut l’appliquer à toutes les générations de par les valeurs qu’on y trouve. Ça parle de partage, de solidarité, d’entraide, de transmission d’une génération à l’autre. Ce sont des valeurs humaines et humanistes qui touchent tout le monde, peu importe l’âge, les origines, les religions.

Le zoo pétrifié

Du haut de ses 11 ans, Cerise rêve de devenir romancière. Elle a même déjà commencé à écrire ses carnets. Ce qu’elle préfère ? Les adultes, si compliqués et curieux? La petite fille observe et cherche à deviner quels secrets ils cachent. Sa première enquête : un vieux « Monsieur Mystère » qui disparait tous les dimanches dans les profondeurs de la forêt, des pots de peinture à la main. Cerise décide d’en savoir plus et part à la découverte d’un lieu aussi fabuleux qu’inattendu.