Une tonne de fumier déversée en plein cœur de Toulouse. Vendredi 14 février, jour de Saint-Valentin, c’est le cadeau qu’ont offert des agriculteurs au préfet de la région Midi-Pyrénées. Ils étaient près d’un millier à manifester contre la nouvelle « directive nitrates ».

Instaurée en 1991 au niveau européen, la « directive nitrates » a pour objectif la maîtrise de la pollution de l’eau par les nitrates d’origine agricole. Le 31 décembre dernier, le préfet de région a pris un arrêté modifiant les « zones vulnérables » à la pollution par les engrais agricoles : 848 communes sont ainsi classées en « zone vulnérable ». Dans ces zones, l’épandage de fertilisants azotés (fumier, lisier…) est interdit sur les pentes excédant 15% ou 20%, selon certaines conditions.
En 2010, la Commission Européenne avait entamé une procédure de contentieux juridique à l’encontre de la France pour « insuffisance du zonage français ».
Selon la Fédération régionale des syndicats d’exploitants agricoles (FRSEA), 20 000 hectares sont concernés par ces zones vulnérables, dans lesquels 11 500 agriculteurs sont installés.

Reportage : Camille Fournier et Arnaud Roy