C’est en 2016 qu’Elsa part vivre cinq mois au Togo dans le cadre de sa troisième année de mobilité internationale à Sciences Po Toulouse. Elle réalise alors un stage au sein de l’association Solidarité, Enfance et Vie (S.E.Vie), lors duquel elle fait la rencontre d’une coopérative de femmes produisant du beurre de karité. De cette expérience naît une idée : exporter ce produit en France tout en créant une dynamique économique locale, au Togo. 

A son retour en France, elle organise une première vente de 120 pots ramenés par ses propres moyens. La surprise est de taille : en trois semaines, tout est vendu. L’aventure Yokoumi – terme signifiant « beurre de karité » en Ewé, langue nationale togolaise – est définitivement lancée ! Elsa s’entoure de deux autres étudiants motivés et grâce au programme des « entrepreneuriales », ils concrétisent leur projet et développent officiellement la start-up. 

Des produits bios fabriqués entièrement au Togo

Dans cette région d’Afrique noire, la production de beurre de karité est une activité culturellement et traditionnellement exercée par les femmes. L’intégralité des pots de Yokoumi est créée au Togo : de la conception du beurre à Kélizio, petit village au nord du pays, à la mise en pot et à son design. Issu de la graine de karité, le beurre est le résultat du travail d’une coopérative d’environ trente femmes.

« La première fois que j’ai assisté à la production du beurre de karité, c’était comme un spectacle d’artisanat pour moi. C’est une très belle matière » (Elsa Bortuzzo) 

C’est ensuite Delali, bénévole de l’association S.E.Vie, qui se charge d’aller chercher le beurre au village, pour éviter à la coopérative un déplacement d’environ cinq heures dans la capitale Lomé. Puis, elle le filtre, le traite et le met dans les pots. En ce qui concerne le design des récipients, leurs couvercles sont recouverts de « wax », le fameux tissu africain, cousu par Delali.

 

Les pots Yokoumi / Crédit photo : Maylis Efremenko

Les pots Yokoumi / Crédit photo : Maylis Efremenko

« Je suis tombée amoureuse du wax. J’avais envie qu’il apparaisse sur les pots. On a donc commencé à coller des petits ronds sur les couvercles. Une fois les pots rassemblés tous ensemble, ça donne un résultat magnifique. » (Elsa Bortuzzo)

Une aventure solidaire et équitable

Ce qui caractérise Yokoumi, c’est aussi sa vocation solidaire et équitable. D’abord, parce que tous les maillons de la chaîne constituent de la monnaie produite localement : de l’argent touché par la coopérative de femmes au chauffeur de taxi payé pour aller chercher le beurre de karité à Kélizio. Elsa et son équipe y tiennent : l’objectif n’est pas de générer du profit dont ils bénéficieraient, mais bien de créer un cercle vertueux permettant de dynamiser l’économie locale.

Les bénéfices, tirés des ventes en France, sont distribués entre trois acteurs principaux : l’ONG S.E.Vie, Delali, et la coopérative de femmes de Kélizio. La part accordée à SEVIE est spécifiquement destinée à un programme de micro-crédit auprès de femmes vivant en zones rurales, dans le but de permettre le lancement d’une nouvelle activité.

Les femmes liées au projet Yokoumi / Crédit photo : Maylis Efremenko

La coopérative de femmes de Kélizio / Crédit photo : Maylis Efremenko

Où en acheter ?

Connu pour ses vertus hydratantes, nourrissantes, régénérantes et apaisantes, rien de mieux qu’un beurre de karité biologique, produit là où pousse la graine. Le tout en soutenant, à votre manière, une économie locale rurale au Togo ? C’est donc possible grâce à Yokoumi ! Vous les trouverez (entre 8 et 18 euros) :
  • en boutiques : à la Compagnie du Sénégal et de l’Afrique de l’Ouest (9 rue Elzevir, 75003 Paris) et aux Jardins de Nana (3 rue Française, 75001 Paris)
Photo de Une : Maylis Efremenko