Depuis le début du mois du février et jusqu’au 6 mars prochain, Laura Henno expose à Toulouse, au Château d’Eau.

Une artiste photographe occupe mystérieusement, et cela depuis quelques semaines, les lieux historiques et humides du Château d’Eau de Toulouse, situés à quelques encablures de la Garonne. Ce nom ne vous dit peut être rien, mais Laura Henno, originaire de Lille, commence à faire son trou au sein du monde restreint de la photographie grâce à une exposition rafraîchissante.

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Il est une phrase peu connue d’Henri Cartier Bresson qui, en partie, sierait au travail de Laura Henno : « Ce qui m’intéresse c’est l’humanité, la beauté, ce vieux monsieur au visage avalé qui est comme un personnage du Gréco, tous ces gens qui cherchent comment affronter la vie, comment s’en sortir. Je ne veux pas de l’anecdotique. Je veux aller au fond. Je veux aller au feu. »

Mais à la différence d’un Henri-Cartier Bresson qui s’aidait de l’instantanéité de ses prises de vues pour y apporter de la force, Laura Henno a plutôt choisi des paysages éternels pour y enfouir l’homme, l’être humain, afin d’en faire ressortir des émotions jusque là insoupçonnables : la force de l’action se substitue alors à la profondeur et à la rêverie. En effet, quelles que soient ses photographies, l’heure n’est pas à la vitesse fugace des êtres mais à la lenteur de l’arrière plan qui donne alors un nouveau sens aux (jeunes) personnes prises en photo. Souvent capturées à l’aube ou au crépuscule avec des lumières douces, une impression soit de chaleur soit de froideur se glisse dans ces portraits d’hommes et de femmes en harmonie avec la nature.

« Je m’intéresse à la relation de l’individu dans l’espace », a-t-elle expliqué à la Dépêche du Midi. Un espace qui intrigue, apportant une forme de poésie à un monde qui en manque souvent.

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Etudiante en Art Plastique à Lille puis en photographie à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts visuels de la Cambre à Bruxelles, Laura Henno a reçu en 2007 le Prix Découverte des prestigieuses Rencontres de Arles qui récompense et révèle tous les ans des photographes talentueux.

Ne se laissant pas encarter dans une seule forme d’art, l’artiste aime aussi s’aventurer en dehors de la photographie en participant notamment au collectif Qubo Gas avec lequel elle mène un travail graphique depuis 2000. Cet autre aspect de son travail a dernièrement été exposé au Centre pour l’Image Contemporaine de Genève. Elle travaille actuellement en collaboration avec le musée du Tate Modern de Londres afin de créer une oeuvre interactive. Pour faire simple, vous n’avez pas fini d’entendre parler de Laura Henno. Et c’est tant mieux.

Laura Henno, jusqu’au 6 mars au Château d’Eau (1, place Laganne, Toulouse). Ouvert tous les jours sauf le lundi de 13 heures à 19 heures. Tél.05 61 77 09 40 (www.galeriechateau.org).