Avoir 1500€ par mois dès 18 ans ? C’est la proposition du salaire à vie, théorisé par le sociologue et économiste Bernard Friot. De passage à Toulouse, il nous a expliqué le principe du salaire à vie, et ses conséquences sur notre société.

À contre-courant des mesures comme le revenu de base ou du revenu universel proposé par Benoît Hamon, Bernard Friot base son modèle sur deux critères : les cotisations et la qualification. Selon lui, le salaire à vie permettrait à chacun d’obtenir minimum 1500€ par mois dès le premier niveau de qualification, en augmentant les cotisations et en abolissant le profit des grandes entreprises.

Un modèle sans banques et sans chômage

Pour Bernard Friot, un autre objectif du salaire à vie est de rendre aux travailleurs la possession de leur outil de travail, afin que le système bancaire et financier ne soit plus à l’origine de l’investissement. Selon lui, « C’est nous qui déciderons de l’économie ». Une vision alternative qui tend à imaginer un monde sans chômage et sans concurrence sur le marché du travail , où le savoir retrouverait une place essentielle, surtout chez les jeunes.

«Quand on parle du revenu universel, nous sommes dans un projet capitaliste archi-classique»

Quant au revenu universel proposé par le candidat socialiste aux présidentielles, Friot y voit une continuité des mesures réformistes mises en place par le gouvernement Rocard. « Il continue à prendre les gens pour des cons en disant qu’on peut se contenter de 800€ par mois ».

Aux côtés du Réseau Salariat, Bernard Friot parcours la France de conférences en ateliers : face à l’augmentation des inégalités et de la précarité au travail, et si la solution c’était le salaire à vie ?