Le temps d’un weekend, du 2 au 3 avril, l’Hôtel Dieu de Toulouse a accueilli le Salon du Vintage. Une mode, ou une contre-culture, qui revient en force et converti de plus en plus d’adeptes.
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Le Salon du Vintage de Toulouse organisé pour la première fois à Toulouse le 2 et le 3 avril, démarre son histoire dans la Ville rose par le pari d’une jeune entrepreneuse. Audrey, 29 ans, est à la tête de l’Agence Couture, une agence d’événementiel spécialisée dans le vintage et les créations originales. Avec simplement sa famille et quelques amis, elle a décidé d’exporter à Toulouse un concept qui marche depuis trois ans à Montpellier : les salons sur le thème du vintage. Cela fait près de 10 ans qu’elle a découvert le vintage et cela a « changé son parcours professionnel« .
Le choix du lieu a été capital, et l’Hôtel Dieu qui loue ses locaux pour des expositions a été d’emblée une évidence. « C’est un lieu magnifique avec une vraie identité et que l’on peut travailler. Nous avons trois salles : la première est dédiée au mobilier et aux accessoires chics, la seconde est plus abordable avec les vêtements façon fripe et enfin une salle consacrée aux ateliers. », déclare la directrice de l’Agence Couture.
Pour cette première édition Audrey a décidé de louer les emplacements à bas prix aux exposants pour pérenniser l’événement. Des exposants qu’elle choisit au sein de son vivier recruté au fil des salons ou après un appel à candidatures et une rude sélection.

Des ateliers de créations et des artisans au service des visiteurs

Pendant le salon, les visiteurs ont pu participer à des ateliers ou encore se faire coiffer ou raser par des coiffeuses/barbiers vintages. Pour ces ateliers, Audrey a encore une fois fait marcher son réseau. Elle est en effet capitaine de la team Sud de la France pour le site de vente de créations personnelles et d’articles vintage Etsy. Elle a ainsi réquisitionné quelques créatrices membres de son équipe pour venir apprendre aux visiteurs à réaliser leurs créations personnelles et promouvoir leurs produits. C’est le cas de Charlotte, jeune créatrice en maroquinerie qui après les Beaux-Arts s’est lancée dans le Do It Yourself et le vintage.  » C’est vraiment en train de devenir très à la mode chez les jeunes femmes de 27 à 35 ans. Il y a une forme de nostalgie, on a envie de revoir des aspects du style des années 90 ou même avant. Et il y a aussi la dimension de recyclage et de personnalisation qui marque un changement des consciences. » nous confie Charlotte. Les salons c’est le moyen pour Charlotte d’assurer une promotion car « il n’y a pas beaucoup de choses qui sont faites ici pour mettre en valeur les jeunes créateurs toulousains« .
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Ont ainsi été proposés des ateliers de linogravure, de tricot, broderie ou encore de création de bijoux et de miroirs personnalisés. Les clients payent les matériaux et peuvent ainsi repartir avec leur produits finis.

Des exposants ravis de pouvoir présenter leurs créations

Du côté des exposants, c’est une occasion unique de promouvoir leur créations et de réaliser des ventes. Sandrine tient un stand de meubles anciens au style des années soixante américaines. « C’est mon premier salon donc je suis un peu anxieuse mais le cadre est idéal. Je me suis lancée dans la vente de ces objets car j’avais un goût personnel pour les meubles vintages et je me suis donc mis à chiner et retaper ces meubles pour convertir de nouveaux adeptes. » , nous explique-t-elle. L’idée du recyclage et de la conservation d’un patrimoine pas encore reconnu à sa juste valeur revient beaucoup chez les participants du salon.
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Chez Sylvie qui tient la boutique « l’Atelier des merveilles » à Montpellier, c’est déjà la troisième année de salon du vintage. Au fur et à mesure de ses participations, elle note « Un état d’esprit surprenant, il y a un vrai regain d’intérêt pour le vintage et cela forme presque une culture à part entière. J’ai des clientes très différentes, de tous les âges, mais qui partagent cette volonté de se démarquer, d’avoir un style vestimentaire atypique.« .

Entre « afficionados » et novices

Ce premier salon dans la Ville rose est un vrai test pour le vintage. Dès samedi, l’organisation attendait entre 1500 et 2000 personnes sur l’ensemble du week-end. Les visiteurs que l’on a pu rencontrer le samedi convergent tous sur ce qui les a amenés à ce salon : la curiosité. Les affiches de films anciens et les bières vintages ont été très plébiscitées. Il ne faut pas oublier l’impact des réseaux sociaux qui grâce à un évènement rassemblant près de 6000 personnes sur Facebook a permis de propager l’arrivée du vintage à Toulouse.
Seule ombre au tableau, les purs fans du style vintage, sortis tout droits de l’Amérique des années cinquante inspirés par James Dean ou Ava Gardner, regrettaient en coulisse un salon avec des prix démesurés et s’adressant trop aux novices.
Mais réconcilier les puristes et les néophytes n’est pas une tâche facile. D’autant que le vintage est une véritable mentalité qui peut former des communautés. « C’est l’idée d’un retour à des valeurs, une vraie contre-culture. On partage l’amour des voitures anciennes, des coiffures et des tatouages. C’est quelque chose qui a été très répandu mais qui a été effacé et que l’on veut revivre pour se démarquer de la norme. » nous explique Hugo, barbier du salon.

Le vintage pourrait donc s’installer pour un bon moment à Toulouse grâce aux soutiens des fans de la première heure et des novices convaincus par cette première édition du salon.