Comment réussir ses études supérieures quand on souffre d’un handicap ? Avec beaucoup de travail et un petit coup de pouce, assuré par le service UT1 Handicap. Nos équipes ont rencontré sa responsable Nathalie Vanderperre, accompagnée de Gérard Jazottes.

L'UT1 se place à la pointe des universités toulousaine dans l'accompagnement des étudiants en situation de handicap

Jeudi 1er octobre. Il est 17h30 quand la rentrée solennelle de l’université UT1 débute enfin. Le premier prix remis est celui de l’étudiant le plus méritant, une autre façon plus consensuelle et moins discriminante de dire « handicapé ». L’étudiante en question a brillamment obtenu son master 1 avec une mention bien et semble être en bonne voie pour empocher prochainement son master 2. Preuve, s’il en fallait, que handicap et études supérieures sont loin d’être incompatibles. Mais réussir ses études à l’université quand on souffre d’un handicap n’est pas pour autant une sinécure. Heureusement, le service UT1 Handicap veille au grain…

Démarche et suivi personnalisé

Pour chaque étudiant souffrant d’un handicap qui s’inscrit à l’UT1, le parcours du combattant commence au rez-de-chaussée du bâtiment de l’Arsenal, bureau AR 31. C’est celui du service UT1 Handicap, dans lequel Nathalie Vanderperre gère tous les dossiers. Après une brève entrevue, l’aventure se poursuit auprès du médecin du SIMPPS (Service Inter universitaire de Médecine Préventive) qui, après examen, dresse un bilan propre à chaque étudiant. Retour ensuite à la case départ pour obtenir un suivi personnalisé du service Handicap. Aménagement des examens, affectation d’un « preneur de notes », autant de mesures destinées à faciliter la vie universitaire des étudiants en situation de handicap. En juin 2015, ils étaient 223 à profiter d’un tel suivi dont 198 à l’UT1 (les autres étudiant sur les campus de Montauban ou Rodez).

Gérard Jazottes, qui travaille en étroite collaboration avec ce service nuance cependant : « la vocation du service UT1 Handicap, c’est d’accompagner les étudiants handicapés dans leur cursus universitaire mais seulement dans le cadre de leurs cours. Pour tout ce qui est vie quotidienne (aide au repas par exemple), les auxiliaires de vie restent à la charge de chaque étudiant« . Autrement dit, pas de personnel spécialisé pour aider les étudiants handicapés mais de nombreuses autres mesures ont été mises en place pour faciliter leur cursus universitaire.

Des efforts continus

Régulièrement, de nouvelles mesures et infrastructures sont mises en place afin de faciliter la vie étudiante des élèves en situation de handicap. Comme les sportifs de haut niveau, ces étudiants peuvent effectuer une année en deux ans sans que cela ne soit comptabilisé comme un redoublement. Et outre les preneurs de notes, de nouvelles technologies facilitent la vie des malentendants comme la boucle magnétique installée en amphi Valade, une enceinte qui permet à ces étudiants de suivre plus facilement le cours. L’année dernière, 230 000 euros ont été dédiés à divers aménagements : annonces sonores dans les ascenseurs, installation de rampes ininterrompues et de contre marches en relief pour les étudiants malvoyants sur tous les escaliers de la faculté …

Par ailleurs, pour Gérard Jazottes « il faut que chacun prenne le handicap en compte et accepte de faire des efforts ». Faciliter la vie des étudiants en situation de handicap, c’est avant tout une affaire d’esprit d’équipe tout le monde l’a bien compris, que ce soit les étudiants volontaires des programmes d’aide ou les enseignants qui acceptent de se plier à certaines contraintes comme le port de micro cravates. Des efforts conjoints qui permettent à l’UT1 Capitole de bien se situer en termes d’accessibilité.

Des résultats plus qu’encourageants

En effet, après tous ces aménagements, très peu d’espaces restent inaccessibles pour les étudiants à mobilité réduite. Autre indicateur de l’efficacité de toutes ces mesures : la plupart des étudiants en situation de handicap poursuivent et terminent avec succès leurs études à l’UT1. Et quand ils quittent l’université, c’est parfois pour mieux y revenir ! C’est le cas de l’étudiant évoqué par Nathalie Vanderperre : après une première année de licence, il quitte l’UT1 qui n’avait pas encore mis en place le système de preneurs de note pour lui préférer la faculté Montpellier. Il est finalement revenu à Toulouse l’année dernière pour s’y inscrire en master.