Après plusieurs mois d’attente, de polémiques et de rebondissements, les électeurs français sont enfin appelés aux urnes pour départager les 11 candidats. A la mi-journée, ils semblent s’être mobilisés, non sans quelques craintes.

« Oui c’est bon j’ai voté fiston. Et j’ai même voté pour toi ! Enfin, pas exactement, mais j’ai pensé à toi en votant ». C’est avec ces quelques mots qu’un père de famille a expliqué son devoir citoyen devant son petit garçon de trois ans au moment de quitter le bureau de vote de l’école Pierre Dupont près de Saint-Michel. Dès onze heures, la queue pour le bureau de vote s’étalait déjà jusque dans la Grande-Rue Saint-Michel. Les électeurs semblent avoir fait le déplacement, mais l’issue incertaine du scrutin suscite beaucoup d’inquiétudes.

« Je ne suis pas forcément venu pour voter avec conviction mais je trouve que c’est important de le faire », se justifie Yannis, ingénieur en R&D. « Mais je reste très inquiet face à la montée des extrêmes ». Les votants se succèdent mais cette idée persiste : bon nombre d’électeurs sont venus voter par obligation citoyenne mais le cœur n’y est pas vraiment. Avec plus de quatre candidats susceptibles d’aller au second tour, l’élection présidentielle de 2017 est inédite à plus d’un titre.

« Ce n’est pas une élection habituelle »

« Ce n’est pas une élection habituelle » souffle Robert, désormais à la retraite. « On ne peut pas prédire ce qui se passera avec autant de candidats. On pourra effectivement appeler cela un vote surprise ou plutôt un résultat surprise ! ». L’incertitude des électeurs est donc à l’origine des inquiétudes des uns et des autres. « Je me suis décidée ce matin, ce n’était pas le cas il y a une semaine. Le problème de cette élection est ici : beaucoup de gens étaient dans ma situation », pointe Elisabeth à la sortie du bureau de vote du Capitole.

Mais certains prennent ce constat avec beaucoup plus de philosophie. « Contrairement à ce qui a été dit, le choix est très large cette année. C’est une bonne chose ! Au premier tour, on reste malgré tout confiant. Pas sûr que je le sois tout autant au moment du second tour ! » ironise Guillaume à la sortie du bureau de vote des Carmes.

A la suite de la diffusion du taux de participation à la mi-journée (28,54% à l’échelle nationale, 31,31% en Haute-Garonne), les votants sont quelque peu surpris de voir leurs concitoyens effectuer le déplacement. « On nous avait annoncé beaucoup d’abstention. Apparemment ce n’est pas le cas ici » constate Jacqueline pour le bureau de vote de Saint-Michel. D’autres rebondissements ne manqueront sûrement pas jusqu’à l’annonce des deux qualifiés à 20 heures ce soir.

Francesco Carvelli