Alors que la semaine du microcrédit se déroule dans toute la France depuis le 1er février, c’est l’occasion d’effectuer un bilan sur l’usage de ce financement original, notamment dans la région toulousaine.

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Que ce soit pour les personnes souhaitant devenir auto-entrepreneuses, les chômeurs de longue durée, ou les travailleurs précaires, le microcrédit peut vite devenir une solution miracle. Mais concrètement, en quoi consiste ce moyen de financement ? Le microcrédit permet de fournir des prêts de sommes plutôt faibles, à des entrepreneurs n’ayant pas la capacité d’accéder aux prêts bancaires classiques. Ce principe découle donc d’une vision solidaire, qui prend tout son sens dans ce contexte économique morose.

4000 euros pour renouer avec le monde du travail.

A l’occasion de la semaine du microcrédit, qui se tient depuis le 1er et jusqu’au 5 février, l’ADIE (Association pour le droit à l’initiative économique) organise des forums pour informer sur la création d’entreprise via ce système de financement. A Toulouse, les entrepreneurs ayant prospéré grâce au microcrédit n’hésitent pas à faire partager leur expérience. C’est le cas de Pierre Fédérici. Cet autoentrepreneur de 50 ans, spécialisé dans le marquage publicitaire, s’est tourné vers le microcrédit. Après un licenciement économique en 2015, il a frappé à la porte de l’ADIE pour lancer son projet : « J’ai choisi le microcrédit car il me permettait de ne pas trop investir, puis avec l’ADIE, en six mois de temps tout s’est fait ! » explique-t-il avec le sourire.
Avec un prêt de 4000 euros, à taux zéro, l’entrepreneur toulousain a pu réaliser un projet mûrement réfléchi, malgré le coup dur qu’il a subi après son licenciement.

Le microcrédit, gage de pérennité.

Pierre Fédérici n’est pas le seul a avoir profité de l’accès au microcrédit offert par l’ADIE. D’après Yves Jarland, directeur régional de l’association : « Sur 2015 on a financé en Haute-Garonne 536 personnes. Ensuite sur une période plus longue, depuis 1996, 6000 entreprises ont été créées ». Au delà de ces chiffres, il est plus intéressant de se pencher sur le taux de survie des entreprises. Celui-ci oscille entre 70% sur deux ans, et 58% après trois ans. Le microcrédit semble donc garantir une certaine pérennité aux entreprises situées du côté de Toulouse et son département. Des retombées d’autant plus impressionnantes que ce mode de prêt bénéficie le plus souvent à des personnes en situation précaire.

Une aide tout aussi sociale qui financière.

En effet, l’ADIE ne fait pas que prêter aux exclus du système bancaire, elle les accompagne : « Ils m’ont été d’une grande aide, notamment en ce qui concerne le côté juridique auquel je ne connaissais pas grand chose. C’est une vraie équipe », confie Pierre Fédérici.
L’association semble donc être une épaule solide, notamment pour les personnes exclues du marché du travail, qui n’hésitent pas à activer ce levier : « Il est intéressant de voir que le taux d’insertion en Haute-Garonne (ndlr : c’est à dire les personnes ayant retrouvé un emploi de plus de six mois grâce au microcrédit) est de 84% » se félicite Yves Jarland.
Le directeur régional estime également que l’ADIE est là pour se substituer aux banques, qui ne se soucient guère de ceux souhaitant se relancer professionnellement : « Ce microcrédit ne peut fonctionner sans accompagnement humain, d’autant plus que les banques traditionnelles ne veulent pas prêter de si petites sommes notamment à des personnes en difficulté  », constate-t-il.

Cette voie détournée d’accès au financement semble porter ses fruits dans la région de Toulouse. En s’appuyant sur cet aspect social primordial dans l’accompagnement au microcrédit, l’ADIE de Haute-Garonne souhaite à l’avenir accentuer sa présence dans les quartiers populaires, et offrir aux différentes communautés un accès facilité à l’emploi. Le microcrédit démontre donc qu’il existe encore une certaine place pour les initiatives en France.