La Dèche du Midi fêtera sa première année d’existence le 1er mai prochain. Ce site d’information parodique suit de près l’actualité en Midi-Pyrénées. Mais attention, «toute ressemblance avec un vrai journal ne serait que fortuite» selon la présentation du site. Ses auteurs ont accepté de répondre à nos questions. Et contre tout attente, ils l’ont fait avec sérieux.

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Racontez-nous, comment est née La Dèche du Midi ? Etes-vous nombreux derrière le site ? Fonctionnez-vous comme une véritable rédaction ?

C’est au départ une idée entre amis pour s’amuser. Nous étions trois, mais l’un de nous a quitté le navire pour des raisons professionnelles et familiales. Nous ne sommes absolument pas une rédaction (pas de locaux, pas de chefs, pas de moyens). Juste des petits rigolos avec un ordi et quelques idées. On espérait pas un tel succès !

Avez-vous beaucoup de contributeurs ? Et combien de visiteurs par jour ?

Nous avons quatre contributeurs réguliers faisant partie de la rédaction et une trentaine de lecteurs contributeurs car, à notre connaissance, nous sommes le seul site d’infaux en France à être collaboratif. Quant aux visiteurs, cela varie chaque jour. Pour vous donner une idée, nous avons eu 1,8 million de visiteurs uniques depuis le lancement, il y a moins d’un an !

Quels sont les articles qui ont le mieux marché ?

Le top du top c’est cette histoire d’agriculteur aveyronnais « parti pour la scierie ». Cet article, proposé par un lecteur, a presque fait le tour du monde ! Il a été pris au sérieux par des sites d’information, notamment des médias belges comme l’édition papier du Soir.

Avez-vous été influencés par Le Gorafi (anagramme du Figaro) ? Connaissez-vous les auteurs de ce site qui parodie les médias nationaux ?

On adore Le Gorafi , même si on ne les connait pas personnellement. Après il y a une grosse différence car, vu leur succès, c’est devenu une vraie entreprise avec des conférences de rédaction, un community manager, etc… A La Dèche, nous ne sommes que des amateurs, tous bénévoles.

Il vous est arrivé de critiquer les méthodes des journalistes (cf. article sur le journaliste qui a vérifié ses sources), tout en maîtrisant vous-même les codes de cette profession. Une question que beaucoup de monde se pose : y a t-il des journalistes professionnels dans l’équipe de La Dèche du Midi ?

Il y en avait un, il n’y en a plus (voir plus haut !). En revanche on lit beaucoup ce que font les vrais journaux et ça nous inspire énormément…

Quel regard portez-vous sur les médias en général ?

Il y a avec le net une vraie dérive des journalistes vers le trop vite, le trop buzz, le trop imprécis. C’est que du bonheur pour nous, mais les vrais journalistes devraient y réfléchir. Cette tendance aussi à publier tous les faits-divers même ceux qui n’ont aucun intérêt c’est grotesque. Enfin, toutes les histoires insolites que l’on lit dans la presse n’ont rien à y faire le plus souvent. Le fait qu’un de nos articles ait été repris prouve là aussi que les journalistes ont un défaut de vérification des infos.

Vous dites ne pas être une satire de La Dépêche du Midi, mais pourquoi avoir choisi un nom aussi proche et la même charte graphique ? Pourquoi ne pas assumer ce rôle satirique ?

Parce que nous sommes en Midi-Pyrénées et que La Dépêche est LE journal de la région. Après on ne fait pas la critique de La Dépêche. Donc nous ne sommes pas une satire de ce journal mais un site d’infaux régional !

Avez-vous eu des retours de La Dépêche du Midi ?

Jusqu’ici aucun. Mais peut-être qu’un jour…

Il y a une pub sur le site, est-ce qu’il vous rapporte de l’argent ?

Non, nous l’avons expliqué en toute transparence. Le site ne rapporte rien : il n’y a pas de bénéfice pour les auteurs et pas de salaire. La pub (très peu) rapporte juste assez pour payer l’abonnement au nom de domaine et l’hébergement chez OVH.

Bon, et sinon, vous prenez des stagiaires ?

Malheureusement non ! Pas de locaux, pas de structures, pas de machines à café… Donc pas de stagiaires !