Situé à une soixantaine de kilomètres de Toulouse, le lac de Saint-Ferréol a été totalement vidé cet automne pour des travaux d’entretien de son barrage. L’événement a lieu tout les dix ans, et révèle un décor exceptionnel qui ne manque pas d’attirer les curieux .

C’est un paysage désertique qui s’étend désormais aux confins du Tarn, de l’Aude et de la Haute-Garonne. Le lac de Saint-Ferréol, si prisé des plaisanciers et des vacanciers pendant l’été, a laissé place depuis quelques semaines à une petite vallée sablonneuse et vaseuse.

La raison ? Des travaux d’entretien du barrage conçu par Pierre-Paul Riquet entre 1667 et 1672 pour alimenter en eau le canal du Midi. Ce grand chantier a lieu tous les dix ans, et doit permettre l’inspection et l’entretien des parties du barrage habituellement immergées.

Depuis cet été, les Voies Navigables de France, l’exploitant du lac, a cessé de remplacer l’eau qui partait dans le canal. Les 6 millions de mètres cube qui formaient l’étendue d’eau se sont petit à petit écoulés, découvrant au fond du lac artificiel une colonne du 18e siècle permettant de vérifier le niveau de l’eau.

Autre découverte, au pied du barrage : des inscriptions étranges gravées dans les pierres qui le composent. Il ne s’agit pas de graffitis, mais des signatures des tailleurs de pierres qui ont travaillé sur l’ouvrage.

Les travaux sur le barrage devraient durer jusqu’en février 2017, date à laquelle il faudra remplir le lac pour le préparer à une nouvelle saison touristique.

Prudence au bord du lac

En attendant, Saint-Ferréol continue d’attirer les badauds. Même si le lac n’est pas totalement asséché, nombreux sont les familles et les sportifs à slalomer entre les cailloux ou à tenter d’apercevoir les canards pataugeant dans les petits étangs restants.

Il faut cependant se montrer vigilant. Depuis le 19 septembre, un arrêté préfectoral interdit de se rendre au pied du barrage. Des panneaux et des barrières ont été disposés de façon à bloquer l’accès. Mais ces obstacles sont loin d’empêcher les curieux de descendre voir à quoi ressemble le fond du lac. Ce qui n’est pas sans danger : début novembre, les secours ont dû intervenir à deux reprises pour aider des personnes prises au piège de la vase.