Le 22 mars aura lieu le premier tour des élections départementales. Nouveau mode de scrutin et nouveaux cantons qui pourraient, selon certains, avoir un impact sur les chiffres de l’abstention.

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A l’approche des élections départementale, la nouvelle répartition des cantons n’est pas au goût de tous : initiée par décret en 2014, elle a profondément modifié le découpage électoral de la ville. La Haute-Garonne est ainsi passé de 53 à 27 cantons, formés sur des bases essentiellement démographiques. Les 11 cantons toulousains sont fortement critiqués par les associations de quartier, qui considèrent qu’ils ne prennent pas en compte le découpage historique de la ville. Déjà en 2014, lors de la publication du décret, le Conseil Général de Haute Garonne avait critiqué la décision du ministère de l’Intérieur : « Toutes les incohérences que nous avions soulignées demeurent et constituent une atteinte forte à l’équilibre territorial de la Haute-Garonne ».

A Lardenne, les nouveaux cantons compliquent le vote

Outre sa dimension symbolique, ce découpage pose des problèmes pratiques. Ainsi, le quartier de Lardenne, à l’ouest de Toulouse, est divisé en trois cantons : « Les deux-tiers de Lardenne sont dans le canton 15 (Toulouse 1) et le tiers restant dans le canton 21 (Toulouse 7) qui va jusqu’à Brax [village à 15 kilomètres à l’ouest de Lardenne, ndlr]. Un petit bout de Lardenne se trouve aussi dans le canton 20 », explique Didier Bargiacchi, président de l’association de défense du quartier de Lardenne (ADQL).

Conséquence : certains habitants qui votaient jusqu’alors à l’école primaire de Lardenne voient leur bureau de vote déplacé à Saint-Martin-du-Touch (à 5 kilomètres de là). Hors de question, donc, de s’y rendre à pied. Et pour ceux qui n’ont pas de voiture, aucun bus ne circule dans cette direction le dimanche. Un changement dans les habitudes du quartier qui pourrait peser lourd sur l’abstention le jour du vote, selon l’ADQL.

La mairie rejette toute responsabilité

D’autres quartiers de Toulouse semblent connaître les mêmes difficultés. A tel point que la Mairie s’est vue obligée de publier un communiqué, lundi 2 mars : « La Ville de Toulouse rappelle qu’elle n’a aucune responsabilité dans cette réorganisation des bureaux de vote, qui n’est que la conséquence directe des choix de l’État (…). Les mairies n’ont pu que s’adapter à ce nouveau découpage. » Rien ne sera donc mis en place par la mairie le jour des élections pour faciliter l’accès au bureau de vote des populations. A Lardenne, l’ADQL s’organise pour remettre une pétition au Préfet. « Peut-être aussi une collecte des cartes d’électeurs », ajoute Didier Bargiacchi, « à renvoyer également au Préfet, en guise de protestations ».