« Etre de gauche aujourd’hui » c’était le thème de la conférence de rentrée de l’association Cactus avec pour invité Benoît Hamon ; deuxième fois que l’ex-candidat socialiste à la présidentielle vient à l’IEP de Toulouse en moins d’un an.

Un amphithéâtre plein à craquer. 250 étudiants et personnels de Sciences Po Toulouse mais également quelques soutiens locaux, notamment Pierre Cohen, voila le public venu écouter Benoît Hamon vendredi 13 octobre dernier. Pour répondre à la question « Qu’est-ce qu’être de gauche aujourd’hui ? », il a notamment repris les propositions phares de son programme politiques. Des propositions à la base de la création de son mouvement politique : le mouvement du 1er juillet 2017, ou M1717 qui devrait bientôt changer de nom.

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Tirer les leçons de la présidentielle

Avant de répondre à la question de la conférence, Benoît Hamon s’est souvenu de sa première conférence à l’IEP toulousain, en décembre dernier, le jour du renoncement de François Hollande à se présenter à l’élection présidentielle. C’est cette conférence qui avait lancé sa campagne des primaires. Et c’est également en partie grâce à elle, selon lui qu’il a pu les gagner.

« On était dans une salle remplie de personnes, pour la plupart à gauche, venues écouter un candidat du parti socialiste, qui a été soulagée que le président sortant, pourtant socialiste ne se représente pas »

Des regrets sur la campagne ? Il en formule deux. Celui d’être resté trop longtemps au gouvernement. « Ceux avec qui j’ai passé trop de temps ce n’est pas Mélenchon ou les écolos c’est avec le gouvernement ». Et celui de ne pas avoir été en rupture avec le PS dès le lendemain de sa victoire aux primaires. « Le parti socialiste était trop associé au renoncement »

Pierre Cohen (ancien maire de Toulouse) et Christophe Lubac (maire de Ramonville), soutiens locaux de Benoît Hamon (Photo : Hugo Florent)

A gauche toute

Pendant une bonne demi-heure, l’ancien candidat a énuméré le programme de son mouvement politique ; un programme assez proche de celui qu’il avait lors de la présidentielle. Mettre en place une taxe sur les robots pour financer la solidarité et la protection sociale ; essayer d’expérimenter le revenu universel d’existence à l’échelle d’une ville comme cela s’est fait au Canada ; repenser la social-démocratie avec en prime une attaque contre l’ancien gouvernement de Manuel Valls « Dans social-démocratie il y a deux mots : social et ce n’est pas la loi El Khomri ; et démocratie et ce n’est pas le 49-3 »

Pour conclure et pour répondre à la question « qu’est-ce qu’être de gauche aujourd’hui ? », Benoît Hamon répond «  Ne pas s’interdire de penser que l’avenir peut être meilleur et désirable ». S’en est suivi une séance de questions avec les étudiants de l’IEP. Il n’aura eu le temps de répondre qu’à cinq d’entre elles, des questions qui portaient sur l’alimentation, le revenu universel, son rapport avec les autres mouvements politiques de gauche, notamment « Dès Demain » lancé par Anne Hidalgo et Christiane Taubira.

Enfin sera-t-il candidat en 2022 ? « On en reparle en 2021 ». En tout cas, à Sciences Po Toulouse, le rendez-vous est pris.