Génoskin, start-up créée en 2011 à Toulouse, propose aux chercheurs de travailler sur des échantillons de peau humaine.

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Une pépinière de start-ups dédiées aux biotechnologies est rassemblée au centre Pierre Potier, propriété de Toulouse Métropole. Parmi elles, Génoskin développe depuis 2011 un concept innovant : fournir en kits de la peau humaine destinée tant aux tests de produits cosmétiques qu’à la recherche.

L’idée provient de Pascal Descargues, parti de sa thèse portant sur une maladie génétique rare mais grave, le syndrome de Netherton. Après un post-doctorat à l’université de San Diego, il est revenu à Toulouse fin 2008 avec l’idée de créer une société qui proposerait des outils permettant d’étudier la peau humaine.

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Un bref passage en école de commerce lui a permis d’acquérir les compétences en marketing nécessaires à la création d’une start-up. Il s’est ensuite consacré, avec l’aide de l’incubateur Midi-Pyrénées, à une étude de marché qui mène à la création de Génoskin en 2011. Le directeur de la start-up est aujourd’hui entouré de deux techniciens de recherche, d’une chercheuse et d’un ingénieur.

**Parlons bien, parlons science

La peau humaine, cela fait longtemps que la science s’y intéresse. Elle a même été reconstituée artificiellement. Mais cette reproduction n’est pas tout à fait concluante. En effet, ce type d’assemblage est encore loin de reproduire toutes les propriétés de la peau, notamment sa fonction de barrière imperméable.

Alors ce qui intéresse Génoskin, ce n’est pas de la reproduire, mais plutôt de la cultiver, c’est-à-dire de mettre en croissance des échantillons ex vivo de peau, qui est encore vivante même en dehors de l’organisme. Ces échantillons, Génoskin les obtient auprès de patients de la chirurgie plastique, moyennant bien sûr leur constamment éclairé, assure Pascal Descargues, passé devant un comité d’éthique lorsque la start-up a été créée.

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Pour être conservées et cultivées, ces biopsies, prélèvements d’une très petite partie de tissu, sont choyées dans un laboratoire de confinement stérile et surpressuré pour éviter la présence de poussière. Une biopsie de peau, normalement, cela meurt plus ou moins rapidement, en 24 à 48 heures.

Génoskin retravaille donc sur ces technologies de culture de peau et étudie l’évolution de l’échantillon au bout de 7 jours, 10 jours ou 15 jours pour observer quelles propriétés et quelles fonctions la peau a perdue, ou non. Génoskin a ainsi développé une technologie brevetée, un gel qui maintient et qui nourrit la biopsie.

**Clients : de la cosmétique à la recherche scientifique

La valeur ajoutée de Génoskin, c’est Nativeskin, un kit prêt à l’emploi avec manuel d’utilisation, expédié aux clients et aux partenaires, qui permettent de tester des produits et leur toxicité. C’est ce qui en fait une entreprise innovante, aujourd’hui unique sur le marché.

Cet outil est destiné à tous les chercheurs privés, dans le secteur cosmétique ou dans le secteur pharmaceutique, mais aussi aux chercheurs académiques, dans le cadre de la lutte contre les maladies de la peau ou le cancer. Avec 90% de chiffre d’affaire à l’étranger, le marché de Génoskin est large. Parmi les clients, on trouve LEO pharma, un laboratoire pharmaceutique indépendant et centré sur la recherche basé au Danemark.

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Dans le secteur cosmétique, des entreprises comme Yves Rocher ou L’Oréal peuvent être intéressées par Nativeskin pour tester les effets de leurs produits. Les clients s’étendent même jusqu’à l’agroalimentaire, avec notamment Unilever, multinationale anglo-néerlandaise, quatrième acteur mondial du secteur, basée dans plus de cent pays.

Dans l’optique d’élargir sa gamme de produits, Génoskin a développé des échantillons de peau porteurs d’un cancer, à partir d’une peau qui été saine, ce qui peut fournir aux chercheurs académiques un kit prêt à l’utilisation. Génoskin contribue ainsi à la recherche sur le cancer de la peau, et sur les maladies de la peau plus globalement. L’équipe a notamment collaboré avec une équipe de chercheurs australiens qui étudie le cancer de la peau provoqué par l’exposition aux UV.