Avec déjà 35 000 visiteurs depuis le mois de juin, la nouvelle exposition du musée des Augustins est un succès. Jusqu’au 14 octobre, son église abrite les majeurs œuvres du caravagisme nordique, une exposition reconnue d’intérêt national par le ministère de la Culture et de la Communication.

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Icône dissidente d’une époque, l’italien Michelangelo Merisi, dit Caravage secoua les grands principes de la peinture au XVIIème siècle en Europe. Récurrence des thèmes : diseuses de bonne aventure, jeux de cartes, musiciens et scènes religieuses mais aussi récurrence du mode : contrastes, cadrages serrés, représentations frontales peintes sans aucune esquisse préalable, directement sur la toile. Une école qui fait mouche pour les Classiques, mais qui fait aussi rapidement figure de référence pour les jeunes peintres, qui viendront se former auprès du maître à Rome dès 1615.

C’est à ses disciples flamands et hollandais que le musée des Augustins consacre son exposition, laissant au musée Fabre de Montpellier le soin de présenter les caravagismes italiens, français et espagnol.

Sous les voûtes de l’église des Augustins, dans une ambiance mystique, les tableaux se suivent, l’esprit sombre demeurt à travers les 4 salles successives, chacune d’elle consacrée à l’un des élèves de Caravage. Les personnages, sont souvent disposés autour d’une table, ils jouent, ils comptent leurs sous ou se font lire l’avenir. Les visages sont grinçants, on croit voir des personnages des contes de Charles Perrault, d’une drôlerie dérangeante. Et quand il ne s’agit pas de ces scènes « quotidiennes », ce sont des représentations religieuses.

Outre ces regards malins, la touche caractéristique du caravagisme, c’est le clair obscur. Des scènes éclairées à la chandelle, lumière diffuse qui engloutit le regard sur une partie de la toile, nous laissant divaguer dans ces univers fascinants.

Et, pour être bien certain de plonger dans les toiles, le cube, clou de l’exposition, est un véritable décor reconstitué, les visiteurs viennent se costumer à leur tour, pour un cliché souvenir, faute de peinture…

Présentées jusqu’au 14 octobre à Toulouse et Montpellier, les toiles s’envoleront pour Los Angeles et Hartford afin de poursuivre leur exhibition.