Depuis l’année dernière, l’IEP de Toulouse a mis en place trois actions dans le cadre du projet « Égalités des chances » du Ministère de l’Éducation Nationale et de l’Enseignement Supérieur. Pendant trois ans, Sciences Po Toulouse s’engage à promouvoir les études longues auprès des classes populaires qui n’ont pas toujours les moyens financiers ou les ressources socio-culturelles de se projeter. Après une année de démarrage, 2007-2008 confirme déjà l’engouement des étudiants iepiens pour cette démarche.

charlie-chamsia2.jpg Charlie est en 4ème année à l’IEP. Chamsia est élève en 1ère L au lycée St-Sernin de Toulouse. Chaque semaine, ils se rencontrent une heure au CDI (Centre de Documentation et d’Information). Fils de prof et d’enseignante, Charlie, 22 ans, estime « avoir eu de la chance d’accéder à des études supérieures, à l’IEP ». « Pour se sentir utile » mais aussi pour « aider quelqu’un à ouvrir son horizon et ne pas s’auto-censurer dans des études », cet ancien étudiant en IUT Génie Mécanique, a choisi d’entrer dans le dispositif « 100 000 étudiants pour 100 000 élèves ».

« Redonner confiance en soi »

Dans ce programme, de très bons élèves issus de collège en ZEP accèdent à des lycées « prestigieux » du centre-ville de Toulouse (Fermat, St-Sernin, Ozenne, Raymond Naves). Des étudiants aident, individuellement, les lycéens volontaires afin de faciliter leur intégration. Chamsia, 16 ans, a bénéficié de cette procédure de sectorisation élargie. Première de la classe pendant toute sa scolarité, cette ancienne élève du collège Bellefontaine, elle a eu du mal à s’intégrer au lycée St-Sernin : « Quand t’arrives ici, on ne t’apprends rien et du coup, c’est difficile de réussir ». Vivant avec sa grand-mère et son frère, la jeune fille aux origines comoriennes-réunionnaises-mahoraises estime qu’elle n’a « rien à perdre ». Alors, elle pose des questions aux profs, empruntent des livres de cours au CDI et s’est inscrite dans la démarche « Égalité des chances ».

Premier succès pour Chamsia : son élection comme déléguée de classe. Côté cours, les petits trucs et astuces de Charlie sur la méthodologie commencent à faire leur chemin et la lycéenne est fière d’annoncer ses notes. Pour son tuteur, c’est également un début de réussite car « l’objectif est qu’elle ait des notes correctes au Bac mais surtout, qu’elle se sente mieux. On est là pour essayer de travailler ensemble et qu’elle s’épanouisse dans son travail ». Même s’il reconnaît que « c’est très ambitieux ».

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