Pour sa douzième édition, le rendez-vous photographique toulousain, MAP, maintient son édition. Si les expositions physiques sont supprimées, confinement oblige, le festival se met à l’ère du numérique face au contexte actuel.

Initialement prévu du 15 au 31 mai 2020, le Festival MAP devient « E-MAP » et se déroulera du 15 au 25 avril 2020. Il devait se tenir dans l’ancien cinéma UGC de Toulouse, la tenue physique annuelle du festival s’inscrivait dans une logique « urbaniste de transition ». Ne pouvant investir un nouveau lieu éphémère et historique, les organisateurs n’ont pas chômé et des solutions sont mises en œuvre, le numérique en première ligne pour cette édition.
Sera également maintenu l’incontournable temps fort de ce festival : le marathon photo pour tous les amateurs du huitième art qui devient le E-Marathon Photographique E-MAP-Poussière d’image.

Diffuser la culture au plus grand nombre

À l’heure où chacun est invité à rester chez soi pour éviter la propagation du virus Covid-19, le hashtag ou mot-dièse pour les non-anglophones #culturecheznous donne l’occasion de découvrir les différentes offres culturelles proposées en ces temps de confinement. Les différents outils numériques ont permis aux 11 expositions prévues d’être publiées sur le site du festival, sa page Facebook et Instagram. A l’occasion, des conditions exceptionnelles pour la tenue des expositions et du marathon photographique ont été adaptées afin « d’offrir une parenthèse culturelle et ludique pendant cette période difficile à vivre pour tous ». On pense également aux artistes qui exposent, le paiement des droits d’auteur pour chacun des photographes exposés est en effet maintenu.

« À situation exceptionnelle, une réponse innovante »

« Ce E-MAP reprend l’intégralité de la programmation prévue et vous invite à découvrir les 11 expositions des photographes de façon numérique, sur notre site web et sur nos réseaux sociaux » précisent Pierre Garrigues, président de MAP festival, et Ulrich Lebeuf, directeur artistique, dans leur édito sur la programmation.

Au programme de cette édition inédite du Festival MAP : Ouverture DJ Live, E-expositions photos, E-marathon photo, E-cours de photo pour rythmer la semaine !
Les expositions seront présentées chaque jour sur le site web du Festival www.map-photo.fr mais également sur les réseaux sociaux. Les artistes présenteront eux-mêmes leurs œuvres grâce à des vidéos introductives.

Retrouver les détails du programme sur https://www.map-photo.fr/

 

 

Parmi les expositions, découvrez des techniques qui « d’une photo à l’autre déploient comme une consolation, dialoguant avec nos identités féminines et traces mémorielles ». C’est la vision défendue par la photographe Isa Marcelli qui présente pour cette édition, plusieurs tirages argentiques lith et de collodions sur plaques. Son intérêt porté à la photographie historique s’allie aux particularismes de ses tirages. Les imperfections façonnent son art qui est édité dans plusieurs revues et représenté à la galerie Johanna Breede à Berlin.

Isa Marcelli – « She brings the rain » 2017 – Ferrotypes (collodion sur plaques de métal) 19x23cm

 

« Vous ne verrez plus souvent de photos comme celles-ci du Festival de Cannes. Pas parce qu’il n’y a pas de photographes talentueux (…). (…) parce que l’industrie cinématographique et la façon dont les stars du cinéma et de la télévision sont perçues sont enfermées sous un contrôle strict des publicistes et de leurs agendas de marketing ». Tapis rouge pour l’artiste, Derek Hudson qui fait son cinéma avec une sélection de photographies prises pour le journal Le Monde à les fin des années 90. Le Britannique couvre notamment le Festival de Cannes avec une vision si particulière. Une réalité loin des clichés marketing du cinéma ou de la télévision qu’il retranscrit avec authenticité. Time, Rolling Stone, Newsweek, New York Times Magazine, Stern, Paris Match, Vogue, The Observer, Sunday Time, Le Monde, ou encore Geo Magazine sont autant de supports où on y retrouve ses tirages influencés par le grand gourou de la photo Terry Fincher.

https://www.instagram.com/p/B4BAOhLnwAb/

 

L’ENS Louis-Lumière, incubatrice de talents nous dévoile en 2014 Lucile Boiron. Des traits sensuels, une couleur chaire, une nature morte croquée à pleines dents et une expressivité fascinante représentent cette série sur le corps féminin. La photographe pousse à la réflexion et nous invite à découvrir un univers « où la nature de l’homme apparaît pour ce qu’elle est avant tout, corruptible ». Collaborant avec des titres comme Libération, Le Monde ou encore Vice France, certains de ses tirages font désormais partis du fond municipal d’art contemporain de Paris. Womb, (utérus ou matrice en français) c’est le nom de son premier livre édité suite au prix Libraryman qu’elle remporte en 2019. Womb c’est également le nom de son exposition à découvrir au Festival E-Map.

Boiron Lucile, WOMB, libraryman, 2019

Le E-marathon : un tremplin pour jeunes talents

C’est le temps fort du festival : le marathon photo, désormais « E-marathon » a découvert en 12 ans plus de 30 jeunes talents.
Un thème, une photo, deux catégories concourantes. Les moins de 18 ans et les plus de 18 ans concourent individuellement. Photographes, passionnés, amateurs et professionnels, enfants et adultes, sont invités à participer de chez eux au e-marathon à partir du dimanche 19 avril 2020 à partir de 9h, heure à laquelle sera dévoilé le thème sur les sites du E-marathon map / Poussière d’image et de MAP. L’envoi de la photo devra se faire ensuite, obligatoirement entre 10h00 et 18h00 le dimanche 19 avril 2020.

L’édition 2019 avait proposé les thématiques suivantes :  « L’art de vivre » pour la première catégorie, « 1 des 7 péchés capitaux » pour la deuxième et « C’est magique » pour la catégorie des mineurs. Découvrez les œuvres précédemment récompensées :