Samedi 7 avril 2019, le Parti socialiste a choisi la Ville rose pour son premier grand meeting européen. Raphaël Glucksmann à la tête de la liste, s’est exprimé devant quelques 500 militants, globalement satisfaits de l’alliance.

« On a 50 jours pour rendre notre envie d’Europe contagieuse » clame Raphaël Glucksmann pour lancer officiellement sa liste « Envie d’Europe ». À seulement sept semaines de l’échéance, le Parti socialiste entre dans la course au Parlement européen. Olivier Faure a défendu le « nouveau visage » de l’essayiste en soulignant son âme « social-démocrate » et son ancrage à Gauche.

S’il est passé par Sciences Po, le philosophe a commencé son discours en admettant qu’il détonnait dans le paysage politique, dépourvu de « certains codes ». Il avait surpris en clôturant sa prise de parole au débat de France 2 par un appel à l’union. Cette fois il s’amuse de sa difficulté à lire les prompteurs ou à dire « Votez pour moi ! ».

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Au-delà de la forme, il tient à convaincre sur le fond. Face aux militants venus de Toulouse et des environs il assure de sa fierté de partir à la lutte avec « le parti de Jaurès, Blum, Rocard ». Comme la plupart des politiques défilant sur cette scène de l’espace Ernest Wallon, il chante les louanges du bastion socialiste.

Une alliance avec Place Publique approuvée

À la sortie du meeting, les militants socialistes semblent convaincus par l’alliance réalisée par le PS avec le jeune mouvement Place publique. « Je suis pour le rassemblement » martèle une adhérente de longue date, venue de Saint-Gaudens. Un autre militant toulousain approuve le choix d’Olivier Faure et du PS. Pour lui, cette alliance est nécessaire face à l’impasse dans laquelle se trouve le Parti socialiste.

Comme beaucoup de formations politiques, le PS donne la part belle aux acteurs de la société civile. Claire Nouvian, est de ceux-là. Cette co-fondatrice de Place publique a longtemps œuvré pour le climat à Bruxelles. La militante préside l’association Bloom qu’elle a fondée. Cette ONG a obtenu l’interdiction du chalutage en eaux profondes en Europe en 2016 grâce à son action. Un travail de lobbying qu’elle partageait avec la tête de liste FI, Manon Aubry.

L’absence d’union avec Europe écologie les verts (EELV) et Génération.s reste regrettée par beaucoup. Le trésorier de la Fédération socialiste 31 s’inquiète d’une démobilisation des électeurs de gauche face à l’éparpillement des listes. Il condamne la stratégie de Yannick Jadot « Il enlève l’idéologie de son discours mais l’écologie est idéologiquement de gauche ».

 Le parti de la rose se met au vert

La posture de ce militant est dans la lignée de celle de Pierre Larrouturou. Le fondateur de Nouvelle donne, qui a répondu à l’appel à l’union, a critiqué le discours « ni droite, ni gauche » de Yannick Jadot. Pour cet ancien socialiste la protection de la planète doit être au cœur d’un projet d’Europe sociale.

L’économiste défend un traité pour un « New Deal Vert » depuis plusieurs années ainsi que l’idée d’une Banque européenne pour le climat. Il était à l’initiative en 2017 de l’appel pour un Plan finance climat.

« Le capitalisme vit une crise suicidaire à moyen terme pour l’humanité, disait Michel Rocard en 2007. 12 ans plus tard, nous sommes plus proches encore de la falaise » Pierre Larrouturou

Quelle position au Parlement européen?

« Nous avons besoin d’Europe car l’Europe est la juste échelle » a conclu Raphaël Glucksmann. Toutefois, le futur positionnement des députés à l’échelle des groupes parlementaires strasbourgeois reste flou. La candidate Aurore Lalucq, transfuge du mouvement Génération.s, souhaite rejoindre le groupe écologiste si elle est élue. Le numéro un de la liste siégera, lui, au sein du groupe social démocrate mais n’a pas certifié qu’il rejoindrait le PSE qui en fait partie.