C’est maintenant officiel, Toulouse va de nouveau posséder sa chaîne de télévision locale. Deux candidats sont sur la ligne de départ : TV Sud et le groupe Next Radio TV, propriétaire entre autres de BFM TV. Focus sur ce que vous pourrez peut être voir dans les prochains mois, sur votre écran de télévision.

 

Les candidats avaient jusqu’au 25 aôut dernier pour déposer leur dossier auprès du CSA. A cette date deux groupes semblaient intéressés par ce canal laissé libre après la disparition de TLT en 2015. Il s’agissait de Média du sud, un groupe bien implanté dans la région puisqu’il édite TV Sud, et TVPI, basé à Bayonne. L’entreprise basque a préféré jeté l’éponge devant les conditions imposés par le CSA, notamment le délais pour monter le dossier.

On pensait donc TV Sud seul repreneur potentiel pour la télévision locale toulousaine. C’était sans compter sur le groupe Next TV Radio. Lors d’une séance organisé par le CSA le 14 septembre dernier, le nom de BFM TV est apparue dans la (courte) liste des candidats. Qu’attendre donc de ce duel entre deux chaînes aux volontés bien différentes ? Nous avons fait un comparatif des deux protagonistes. Bien évidemment ce comparatif n’est basé que sur des suppositions.

Expérience

Sur ce point là, difficile de départager les deux candidats. D’un côté BFM TV est sa chaîne nationale qui a fait ses preuves depuis son lancement en 2005. De l’autre le groupe TV Sud, ancré dans l’ex-Languedoc Roussillon avec son canal depuis 2007. Next-TV Radio pourrait être critiqué pour son manque de présence dans le paysage audiovisuel français. Seulement le groupe est en train de prendre un nouveau virage dans sa stratégie. La chaîne leader d’info en continu dirigée par Alain Weill, veut décliner son concept en local. Un souhait apparu depuis le rapprochement avec Patrick Drahi. BFM TV Paris va donc voir le jour au
mois de novembre prochain. De quoi donner des indications sur les ambitions de BFM TV.

Ligne éditoriale

Comme indiqué précédemment, difficile de prévoir à l’avance quel sera le projet en terme d’édition de la part de BFM. D’autant plus que le canal parisien ne verra le jour que dans un mois. Toutefois, il semblerait que les concepts locaux ressemblent grandement à leur grande sœur nationale. A prévoir donc, une bonne dose de flash info redifusés en boucle, ponctuée par des points météo, trafic voire des idées sorties. Côté MDS, le projet présenté semble avoir été préparé minutieusement. La chaîne ne se consacrera pas seulement à l’agglomération toulousaine, mais au 13 départements qui composent la région occitanie. Selon le dossier déposé par le groupe au CSA, le futur média local aura pour « thématiques l’actualité, les initiatives en matières de sports, culture et économie ». Elle sera
également participative. De quoi répondre aux exigences du CSA qui impose au moins une heure quotidienne, inédite et en première diffusion, à des programmes d’information traitant uniquement de sa zone de diffusion.

Soutiens

Le vainqueur de l’appel d’offre pour remplacer TLT sera peut être celui présentant le dossier le plus solide en matière de financement mais aussi de soutiens.
TV Sud devrait bénéficier du soutien de la Région. Carole Delga la nouvelle présidente de l’Occitanie verrait d’un bon œil le projet proposé par le groupe sudiste. Un projet d’une chaîne de télévision régionale pourrait accentuer le sentiment d’appartenance à la collectivité. Un sentiment qui s’est effrité avec la fusion en décembre dernier. TV Sud a également signé un accord de coopération avec le groupe La Dépêche du Midi. D’après France 3 Midi Pyrénées, l’irruption de BFM TV dans la course plairait au maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc. Un soutien qui peut paraître surprenant. Le Capitole avait annoncé il y a quelques mois ne pas vouloir s’impliquer dans un projet de chaîne de télévision locale. La mairie a quelque peu été échaudé par son expérience avec TLT. La coopération avec le groupe de la Dépêche peut expliquer se revirement d’opinion de la part de Jean-Luc Moudenc…

Emploi

Le dépôt de bilan et la liquidation judiciaire de TLT avait laissé sur le bas côté 20 salariés dont 9 journalistes. La reprise de la fréquence devrait logiquement créer des emplois dans le secteur. Selon MDS, le projet nécessitera un investissement de 2 millions d’euros et emploiera une soixantaine de collaborateurs. Du côté de BFM TV, l’opacité du dossier nous empêche de pouvoir faire une estimation concrète. Pour le moment, la chaîne possède un correspondant sur place, mais nul doute qu’elle voudra étoffer ses effectifs pour faire de son média local, une vitrine pour ses futures projets.

Les deux candidats sont donc bien différents, l’un de l’autre. La pression politique pourrait avoir une importance cruciale dans la décision. Pour connaître le choix définitif du CSA, il faudra tout de même attendre au mieux la fin de l’année 2016, après l’audition des prétendants. Pour voir apparaître sur votre écran, les premières images émises depuis Toulouse, il vous faudra
par contre patienter jusqu’à l’été 2017.