France Bonapartiste a choisi David Saforcada pour représenter le parti à l’élection présidentielle. L’occasion de revenir sur les fondements de l’association politique et les ambitions du candidat basé à Toulouse.

1801_antoine-jean_gros_-_bonaparte_on_the_bridge_at_arcole.jpgUne carte postale. C’est d’une carte postale qu’est née la passion de David Saforcada pour Napoléon et son neveu Louis Napoléon Bonaparte. « J’avais environ 5 ans et ma mère m’a ramené une carte postale d’Ajaccio. Elle représentait le fameux tableau de Napoléon à Arcole », confie-t-il. « Quand on est petit, on voit surtout le général. Puis on grandit et on creuse, et on se rend compte que Napoléon, c’est aussi un homme politique. Le créateur de la France moderne », ajoute Saforcada, 44 ans.

Dès l’adolescence, le natif de Villeneuve de Rivière affirme ses convictions. Même s’il n’a jamais été encarté, il milite. Mettant entre parenthèses ses idées politiques pendant sa carrière militaire de neuf ans, David Saforcada a confondé l’association politique France Bonapartiste en 2000. « A cette époque, il y avait seulement le Centre d’études de recherche sur le bonapartisme (CERB). On s’est rendus compte que de nombreux adhérents voulaient un mouvement pour les représenter », explique celui qui a combattu pour la France lors de la guerre du Golfe, ou en ex-Yougoslavie. Une création faite dans la pure tradition bonapartiste. Les membres du CERB ont organisé « un appel au peuple » pour avoir leur aval.

Un parti eurosceptique

Les fondements du mouvement tiennent aujourd’hui sur « quatre valeurs immuables » défendues par les deux empereurs : la souveraineté populaire, l’indépendance nationale, l’autorité et la responsabilité. A ce titre, France Bonapartiste se définit eurosceptique. « A la rigueur, on accepte une construction européenne à la carte, où quelques pays pourraient travailler ensemble sur un dossier précis sans entraîner tous les autres. On ne comprend pas pourquoi l’Autriche ou la République Tchèque peuvent nous dire ce qu’on doit pêcher. Bruxelles n’a pas à nous imposer ses lois », regrette David Saforcada.
jean_monnet_building_luxembourg.jpg
Une Union européenne qui remet en cause l’indépendance nationale mais qui va aussi à l’encontre de la souveraineté populaire selon Saforcada. Et si Bruxelles n’est pas directement responsable, Nicolas Sarkozy est dans le viseur de l’ancien militaire. « Sarkozy s’est assis sur le référendum sur la constitution européenne de 2005 en faisant passer le traité de Lisbonne (qui reprend les grandes idées de 2005, ndlr) sans consulter le peuple. Pour nous, une fois qu’il s’est prononcé, on ne peut pas revenir dessus ! », s’exclame David Saforcada.

Un nouveau concordat pour faire face aux tensions religieuses

France Bonapartiste reconnait une vraie crise de la représentativité en France. « Comment les Français peuvent avoir confiance dans leur député quand on sait que seulement 13 sur 577 ont voté le prolongement de l’état d’urgence. Ils ne font pas le métier pour lequel ils sont payés, et ne tiennent pas les promesses pour lesquelles ils ont été élus », tempête l’ancien militaire. Une exemplarité des politiciens clairement mise en cause. La solution pour l’association bonapartiste : responsabiliser les citoyens. « Il faudrait fusionner le Sénat avec le Conseil économique social et environnemental. On a besoin que des spécialistes et des personnes de la société civile travaillent sur les lois », propose David Saforcada.
hemicycle_senat_france_1_.jpg
Influencé par Napoléon 1er, France Bonapartiste voudrait négocier un nouveau concordat pour faire face aux tensions religieuses et « aux problèmes d’interprétation par certains de l’Islam ». Concrètement, l’association veut ouvrir ce concordat « à toutes les religions » et poser dix questions simples comme l’avait fait le consul Bonaparte. « Pour bénéficier de la citoyenneté, on veut demander aux autorités religieuses si leurs livres saints sont en adéquation avec les lois de la République et la Constitution. Mais c’est difficile à mettre en place », reconnait le président de France Bonapartiste. Dans tous les cas, pour Saforcada l’autorité est nécessaire pour assurer la liberté quelle qu’elle soit surtout dans cette « période tendue ».

« J’avais une chance sur mille pour France 3 Midi Pyrénées, maintenant c’est fini »

12670672_10208624632200590_57819512093252620_n.jpgFort de ces idées, France Bonapartiste a choisi David Saforcada lors de son conseil national pour la présidentielle de 2017. Le président du mouvement se montre très critique sur les nouvelles modalités d’obtention des 500 parrainages pour se présenter à l’élection suprême. Plus encore, il dénonce le passage de l’égalité à l’équité pour le temps de parole des candidats. « Un candidat comme moi il y avait une chance sur mille d’être vu au journal de France 3 Midi Pyrénées. Avec l’équité c’est fini, je n’ai plus aucune chance. Même Mélenchon peut être privé de temps de réponse au nom de l’équité », s’insurge David Saforcada.

Toujours est-il que le candidat déclaré ne perd pas espoir d’obtenir les parrainages. « On va aller jusqu’au bout. En janvier 2012, j’avais arrêté parce que je n’étais qu’à 50 signatures. Cette année, on a créé un pôle parrainage et j’ai quelques élus locaux qui me soutiennent. C’est principalement eux qu’on visera. Dans les grandes et moyennes ville, c’est mort », confie l’ancien membre de Debout la France. Reste maintenant à savoir si ce sera suffisant pour obtenir le seuil des 500 parrainages. Comme David Saforcada s’en amuse : « La dernière fois qu’un bonapartiste était à la présidentielle, il a gagné ».