La Loi sur l’autonomie des universités prévoit que tous les établissements fournissent désormais des « statistiques sur les taux de réussite et de poursuite d’étude et d’insertion professionnelle ». Elle oblige [[QUE DIT LA LOI : Article 21 : « Un bureau d’aide à l’insertion professionnelle des étudiants est créé dans chaque université par délibération du conseil d’administration après avis du conseil des études et de la vie universitaire. Ce bureau est notamment chargé de diffuser aux étudiants une offre de stages et d’emplois variée et en lien avec les formations proposées par l’université et d’assister les étudiants dans leur recherche de stages et d’un premier emploi. » « Il conseille les étudiants sur leurs problématiques liées à l’emploi et à l’insertion professionnelle. » « Le bureau d’aide à l’insertion professionnelle des étudiants présente un rapport annuel au conseil des études et de la vie universitaire sur le nombre et la qualité des stages effectués par les étudiants, ainsi que sur l’insertion professionnelle de ceux-ci dans leur premier emploi. »
_ Article 22 : « A cette fin, le chef d’établissement peut recruter, dans des conditions fixées par décret, tout étudiant, notamment pour des activités de tutorat ou de service en bibliothèque, sous réserve que l’étudiant soit inscrit en formation initiale dans un établissement public d’enseignement supérieur. » « Le recrutement s’opère prioritairement sur des critères académiques et sociaux. »]] toutes les universités à se doter d’un bureau d’aide à l’insertion professionnelle.

Le bureau d’aide à l’insertion professionnelle devra aider tout étudiant lors de sa recherche de stage, ou de premier emploi. Ce bureau les conseillera, les orientera, et leur fera passer des offres d’emploi et de stage en rapport àavec leur formation. Les universités pourront également recruter des étudiants pour occuper des postes au sein de leurs établissements.
_ Sur les 85 universités françaises, 76 structures possèdent déjà des Observatoires de la vie étudiante. Les universités auraient-elles déjà devancé la réforme voulue par le ministère de l’Education nationale et de l’enseignement supérieur ?

Exemple toulousain

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Si l’IEP vient de se doter de son propre Observatoire de l’insertion professionnelle il y a moins d’un mois, en complément de la cellule d’insertion professionnelle, cela fait déjà dix ans que l’Université Toulouse 1 a développé un Observatoire de la vie étudiante (OVE).
_ L’initiative est venue du laboratoire Lirhe (Laboratoire interdisciplinaire de recherche sur les ressources humaines et l’emploi) qui avait beaucoup travaillé sur les questions de l’insertion.

Pour Marc Boudier, responsable du pôle insertion de l’OVE de Toulouse 1 et président de l’association des observatoires de l’enseignement supérieur, «les universités ont un peu devancé la loi». « La volonté affichée du Premier ministre est de développer les observatoires de l’insertion professionnelle, ajoute-il. Certainement en s’appuyant sur les observatoires de la vie étudiante. »

Si l’intérêt de telles statistiques est réel, Marc Boudier tire tout de même la sonnette d’alarme. « L’intérêt, c’est de comparer les universités entre elles, mais le danger, c’est également de comparer. » Pour lui, « la comparaison nationale est à manier avec délicatesse et sérieux. Il ne s’agit pas de faire un hit-parade des universités. C’est ce qui me fait peur dans cette uniformisation » reconnaît-il.

lettre-ove-ut11.jpg Si le responsable du pôle insertion de l’OVE de Toulouse 1 est pour une réparition des financements de l’Etat en fonction du nombre de diplômés insérés, il faut également prendre en compte le nombre d’étudiants que l’Université a été capable d’amener à ce diplôme. Il prend l’exemple de l’Université des sciences sociales de Toulouse, plus de 90 % des anciens étudiants ayant un bac +5 ont un emploi. Mais, à partir de 100 jeunes entrés en 1ère année de fac, moins de 30 seront en Master 2. Pour autant, les 70 étudiants « perdus » entre la 1ère et la 5ème années ne sont pas forcément en échec. Ils peuvent avoir suivi une autre filière, par exemple.

Après avoir uniformisé leur méthodologie, les Universités françaises vont donc devoir trouver « un plus petit dénominateur commun » pour éviter de « compter les choux comme si c’était des carottes », conclut Marc Boudier.