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Avec près de 9 500 emplois, 2 500 établissements et un chiffre d’affaires d’environ 941 millions d’euros, la filière du livre est un enjeu économique important pour la région. Il témoigne également de la vitalité culturelle de Midi-Pyrénées. Editeurs, libraires, lecteurs : point sur les principales données régionales.

Midi Pyrénées : cinquième région française en matière d’édition et de commercialisation de livres

La dernière enquête complète éditée par l’INSEE date de 2003 [[INSEE, l’économie du livre en Midi Pyrénées, Octobre 2003.]]. Avec 106 éditeurs, chiffre stable, la région se montre relativement dynamique. Les maisons plus connues, telles les éditions de Milan ou du Rouergue ont acquis une notoriété et une dimension nationale. Mais la grande majorité des maisons d’éditions sont de petite taille, avec un chiffre d’affaires moyen qui s’établit à 337 000 euros en 1999, en deçà de la moyenne des autres régions françaises (chiffre d’affaires moyen : 351 000 euros).

Du côté du commerce des livres, la situation est à la fois dense et fragile. Avec ses 1 100 magasins spécialisés dans la vente de livres, journaux et papeterie, pour un chiffre d’affaire global de 257 000 millions d’euros, Midi-Pyrénées se place honorablement en cinquième position.
_ Mais ici comme ailleurs, leur nombre décroit régulièrement. « Les librairies ne cessent de fermer les unes après les autres » déclarent de conserve Eric et Hervé Floury, propriétaires de l’enseigne Floury Frères de la rue de la Colombette (voir article consacré).
_ « Aujourd’hui, nous faisons figure d’exception, nous sommes les indiens dans la réserve ». Car en effet, pour accueillir la déferlante des livres de septembre ou de janvier, il faut nécessairement de la place dans un magasin, ce qui est rarement l’apanage des petites structures.

La tendance est donc à la concentration dans de grandes enseignes pour parvenir à un seuil de rentabilité acceptable, aux côtés des hypermarchés, qui représentent 18% du marché, ou des établissements comme les FNAC (8%). Quelques unes, comme La Préface à Colomiers, ou Terra Nova rue Gambetta à Toulouse, parviennent à résister. Mais « on ne va pas vers les beaux jours » conclut notre libraire.

Les lecteurs de Midi-Pyrénées

Les chiffres de l’INSEE révèlent que les habitudes de lecture en Midi-Pyrénées sont identiques à celles pratiquées ailleurs dans l’hexagone. Si la part des non-lecteurs adultes continue à diminuer tendanciellement, elle s’établit tout de même à 40%, tandis que le nombre de « gros lecteurs » diminue : seul un habitant sur 10 lit plus de trois livres par mois.
_ « On assiste là à une évolution des pratiques culturelles » constate Hervé Floury, « il y a plus de gens qui lisent, mais les grands lecteurs lisent moins. Ces grands lecteurs se situent selon moi plutôt parmi la classe moyenne, qui fait face à des difficultés budgétaires. La conséquence est que la part du budget accordé à l’achat de livres diminue, souvent au profit d’autres loisirs ». En 2000, un ménage français a dépensé en moyenne 103 euros en livres. En Midi-Pyrénées, cette moyenne s’établit à 99 euros.

Le libraire s’inquiète également de l’augmentation des non-lecteurs parmi les adolescents, qui est passé de 20 à 30% en 4 ans. Sur la tranche des 15 / 24 ans [[INSEE, enquête permanente sur les conditions de vie 2005]], ils sont 72% à ne pas lire du tout ou moins de 6 livres par an. Dernièrement, l’un de ses jeunes clients a avoué à notre libraire se sentir marginal, voire rejeté, par son entourage d’amis. « Il semble que parmi les jeunes, il ne soit pas bon s’afficher lecteur » déplore-il.

logo_Midi_Pyrenees-2.jpg La Région Midi-Pyrénées [Portail Région Midi Pyrénées, [www.midipyrenees.fr]] soutient le secteur du livre. Elle consacre près de 10 millions d’euros par an à la filière, dont 9 au « chéquier lecture » et à l’aide à l’acquisition de livres scolaires. Elle subventionne l’édition, les manifestations littéraires ou les bibliothèques.

Sa politique est mise en œuvre dans le domaine par le Centre Régional des Lettres Midi Pyrénées (CRL), qu’elle finance à hauteur de 66% aux côtés de l’Etat. Le CRL coordonne les différentes missions, veille au développement de la politique du livre et de la lecture à travers la mise en réseau des différents acteurs de la chaîne du livre. Parmi ses actions, l’organisation de journées d’étude, d’ateliers, de colloques, la réalisation d’études, la mise à disposition de fonds documentaires.